09 avril 2024
๐๐ ๐ฅ๐๐๐๐๐จ๐๐ ๐๐๐๐๐๐ฅ๐ ๐๐๐ง๐ ๐๐จ ยซ ๐ฉ๐ข๐ ๐ ๐๐ ๐๐๐๐๐ข ๐๐ง ๐๐๐ก๐ฆ ๐๐๐ฆ ๐๐๐ก๐ค๐จ๐๐ฆ ๐๐ข๐ ๐ ๐๐ฅ๐๐๐๐๐๐ฆ ยป
๐๐ป๐๐ฟ๐ผ๐ฑ๐๐ฐ๐๐ถ๐ผ๐ป
Depuis le 19 janvier 2018, le verdict rendu par le Tribunal de Premiรจre instance dโAbidjan, agissant en matiรจre correctionnelle, dans lโaffaire communรฉment appelรฉe ยซ braquage de la BCEAO ยป continue de polluer la vie politique en Cรดte dโIvoire. Lโon sait que la chambre correctionnelle dudit tribunal รฉtait entrรฉe en voie de condamnation des prรฉvenus pour les faits de vol ร main armรฉe opรฉrรฉ ร la BCEAO et dans diverses banques commerciales ivoiriennes durant la crise postรฉlectorale et de dรฉtournement de deniers publics.
Ainsi, le Premier ministre Marie Akรฉ NGBO et le ministre Dรฉsirรฉ Dallo ont รฉtรฉ jugรฉs contradictoirement et condamnรฉs ร 20 ans de prison ferme sans mandat de dรฉpรดt.
Le Prรฉsident Laurent GBAGBO et le ministre Justin Katinan KONE, jugรฉs par dรฉfaut parce que le premier รฉtait encore dans la prison de la CPI ร la Haye et le second รฉtait en exil au Ghana. Un mandat dโarrรชt international avait รฉtรฉ รฉmis contre celui-ci. Les deux prรฉvenus avaient รฉtรฉ condamnรฉs รฉgalement ร 20 ans de prison ferme. Dans leur dรฉlibรฉrรฉ dรฉlirant, les juges de la chambre correctionnelle ont mis ร la charge des condamnรฉs des dommages et intรฉrรชts de 329 milliards de FCFA (500 millions dโEuros) reprรฉsentant le prรฉjudice quโauraient subi les victimes des faits imputรฉs aux condamnรฉs. Dans le narratif des juges de la chambre correctionnelle, le ministre Justin Katinan KONE รฉtait reconnu coupable en tant quโauteur principal et les trois autres, y compris le Prรฉsident Laurent GBAGBO, comme complices. Par la suite, le 6 octobre 2018, le Chef de lโEtat a pris lโordonnance nยฐ2018-669 du 6 Aout 2018 portant amnistie. Cette amnistie a paradoxalement effacรฉ les faits considรฉrรฉs comme des infractions ร lโรฉgard de tous, y compris de lโauteur principal, sauf ร lโรฉgard du Prรฉsident Laurent GBAGBO qui a รฉtรฉ condamnรฉ comme complice. Cette sรฉlectivitรฉ de lโordonnance dโamnistie ร son รฉgard, ajoutรฉe aux conditions ubuesques de son procรจs, expliquent mieux lโunique objectif poursuivi par ledit procรจs.
Mรชme, si personne, y compris leurs pourfendeurs les plus endoctrinรฉs, ne croit ร la moindre culpabilitรฉ des quatre condamnรฉs, il importe cependant, pour les besoins de lโhistoire de revenir sur la crise post-รฉlectorale dans sa dรฉclinaison รฉconomique et financiรจre.
Jโai eu lโavantage de connaรฎtre mieux cet aspect de la crise post-รฉlectorale pour deux raisons essentielles.
La premiรจre tient du fait que, en tant que ministre en charge du budget, jโai รฉtรฉ appelรฉ, dans le cadre de mes fonctions, ร jouer un rรดle de premier plan dans la gestion de cette crise dans sa dimension รฉconomique et financiรจre.
La seconde raison procรจde des poursuites judiciaires engagรฉes contre moi par le gouvernement ivoirien alors que jโรฉtais en exil. Arrรชtรฉ le 24 Aoรปt 2012 ร lโaรฉroport dโAccra, jโai dรป me dรฉfendre dans un procรจs en extradition diligentรฉ par la justice ghanรฉenne pour le compte de lโEtat de Cรดte dโIvoire. Ce procรจs, qui a durรฉ plus dโun an, sโest dรฉnouรฉ ร ma faveur le 30 Aoรปt 2013. Le juge qui connaissait de cette affaire avait rejetรฉ la demande dโextradition. Dans son dรฉlibรฉrรฉ, le juge avait trouvรฉ les accusations portรฉes contre moi non fondรฉes et avait conclu quโil ne trouvait pas dโautres explications ร cette demande dโextradition que des motifs politiques. Ce procรจs, qui a portรฉ sur les mรชmes faits que ceux pour lesquels nous serons condamnรฉs ร Abidjan, mโa donnรฉ lโavantage de connaรฎtre toutes les piรจces versรฉes ร charge contre moi. Cโest lโexploitation de ces piรจces et de certains documents que jโai ร ma possession du fait de mon ancienne fonction ministรฉrielle, qui me permet de rรฉpondre ร la problรฉmatique que soulรจve notre condamnation, qui continue de survivre ร lโamnistie prise le 6 octobre 2018, uniquement au dรฉpens du Prรฉsident Laurent Gbagbo. Cette problรฉmatique est dรฉsormais posรฉe dans les termes suivants :
- Le Prรฉsident Laurent GBAGBO a-t-il commis les infractions, ร titre dโauteur ou de complice, de vols ร main armรฉe ร la BCEAO ou dans les banques commerciales ?
- Le Prรฉsident Laurent GBAGBO sโest-il rendu coupable, ร quelque titre que ce soit, de dรฉtournements de deniers public au dรฉtriment du Trรฉsor Public ?
La pรฉriode concernรฉe par ces questionnements part du 4 dรฉcembre 2010 au 11 Avril 2011.
Pour rรฉpondre ร ces questions, dans un souci didactique, nous proposons une dรฉmarche chronologique autour du dualisme action/rรฉaction. En dโautres termes, quelles sont les actions posรฉes par les adversaires du Prรฉsident Laurent GBAGBO pendant la crise post-รฉlectorale et quelles ont รฉtรฉ les rรฉactions de ce dernier ? Tout en analysant ce dualisme action/rรฉaction, il importe nรฉcessairement de le mettre chacune des composantes de ce dualisme en rapport avec la loi ivoirienne comprise au sens gรฉnรฉrique. Aussi proposons-nous dโorganiser notre dรฉmarche autour des axes suivants :
- La chronologie dโune tentative illรฉgale dโasphyxie de lโEtat ivoirien (I)
- Les mesures correctives lรฉgalement prises par le Prรฉsident Laurent GBAGBO pour dรฉjouer le piรจge de lโasphyxie รฉconomique et financiรจre posรฉ par la coalition de ses adversaires (II).
๐. ๐๐ต๐ฟ๐ผ๐ป๐ผ๐น๐ผ๐ด๐ถ๐ฒ ๐ฑโ๐๐ป๐ฒ ๐๐ฒ๐ป๐๐ฎ๐๐ถ๐๐ฒ ๐ถ๐น๐น๐ฒฬ๐ด๐ฎ๐น๐ฒ ๐ฑโ๐ฎ๐๐ฝ๐ต๐๐
๐ถ๐ฒ ๐ผ๐ฟ๐ฐ๐ต๐ฒ๐๐๐ฟ๐ฒฬ๐ฒ ๐ฐ๐ผ๐ป๐๐ฟ๐ฒ ๐นโ๐๐๐ฎ๐ ๐ถ๐๐ผ๐ถ๐ฟ๐ถ๐ฒ๐ป
Les mesures de rรฉtorsions engagรฉes par la coalition anti-Laurent GBAGBO entre le 4 dรฉcembre 2010 et le 11 Avril 2011 ont รฉtรฉ implรฉmentรฉes en deux phases :
- Une premiรจre phase quโon pourrait qualifier de prรฉliminaires (A) ;
- Une seconde phase qui pourrait รชtre qualifiรฉe dโactive (B)
๐. ๐๐ฎ ๐ฝ๐ต๐ฎ๐๐ฒ ๐ฝ๐ฟ๐ฒฬ๐น๐ถ๐บ๐ถ๐ป๐ฎ๐ถ๐ฟ๐ฒ
Le 28 novembre 2010 a eu lieu le deuxiรจme tour de lโรฉlection Prรฉsidentielle qui a opposรฉ les candidats Laurent GBAGBO, Prรฉsident de la Rรฉpublique sortant et Ouattara Alassane. Le 02 Dรฉcembre 2010, ces รฉlections connaissent leur dรฉnouement par la proclamation des rรฉsultats dรฉfinitifs de lโรฉlection prรฉsidentielle 2010 par le Conseil Constitutionnel dรฉclarant le Prรฉsident Laurent GBAGBO vainqueur. Le 04 dรฉcembre 2010 celui-ci prรชte serment devant le Conseil Constitutionnel. Ayant รฉtรฉ envoyรฉ de nouveau ร ses charges, le Prรฉsident Laurent GBAGBO procรจde ร la nomination du Premier ministre Gilbert Marie Akรฉ Ngbo par dรฉcret nยฐ2010-309 du 05 dรฉcembre 2010. Le nouveau Premier ministre forme son gouvernement entรฉrinรฉ par le dรฉcret 2010-3012 du 06 dรฉcembre 2010. Le 07 dรฉcembre 2010 se tient le premier Conseil des ministres sous la prรฉsidence effective de son Excellence le Prรฉsident Laurent GBAGBO.
Entre temps, le candidat Ouattara Alassane, qui a refusรฉ de reconnaรฎtre les rรฉsultats dรฉfinitifs de lโรฉlection prรฉsidentielle proclamรฉs par le Conseil Constitutionnel, prรชte รฉgalement serment par lettre รฉcrite envoyรฉe au Conseil Constitutionnel le 4 dรฉcembre 2010. Evidemment, celui-ci rejette ce deuxiรจme serment. Cโest finalement le 6 mai 2011 quโil prรชtera serment aprรจs le renversement manu militari du Prรฉsident Laurent GBAGBO. Pour arriver ร cette fin le candidat Ouattara, et la coalition nationale et internationale portรฉe par la France, utilisรจrent tous les instruments de rรฉtorsion dont les plus inรฉdits รฉtaient les tentatives dโรฉtouffement รฉconomiques et financiers de lโEtat ivoirien. Dans la phase prรฉliminaire, diverses initiatives ont รฉtรฉ prises pour dรฉmarcher les cadres civils et militaires afin de les dรฉtourner du Prรฉsident Laurent GBAGBO. Ces dรฉmarches sont menรฉes par certaines chancelleries, notamment franรงaise et amรฉricaine.
Au niveau financier et bancaire, la BCEAO devint un enjeu stratรฉgique majeur pour le contrรดle de lโEtat. Aussi plusieurs dรฉmarches furent-elles diligentรฉes en direction du gouverneur de la BCEAO, Dakoury Tabley Philipe-Henri, pour le convaincre de collaborer avec le gouvernement du golf que le candidat Ouattara avait formรฉ pour sโopposer au gouvernement formรฉ par le Prรฉsident Laurent Gbagbo ร qui la Constitution donnait une base lรฉgale et lรฉgitime, du fait du serment ร lui donnรฉ par le Conseil Constitutionnel. Ainsi tour ร tour :
- Monsieur Ouattara Alassane appela 2 fois le gouverneur de la BCEAO ;
- Puis monsieur Albert Toikeuse, agissant en qualitรฉ de ministre de plan du gouvernement du Golf, est allรฉ ร Dakar rencontrer le gouverneur de la BCEAO
- Monsieur Adama Konรฉ, agissant comme DG du Trรฉsor du gouvernement du Golf, aussi entreprit pareille dรฉmarche en direction du gouverneur de la BCEAO.
-
Concomitamment, toute lโadministration franรงaise se mobilisa pour couper les sources de financement de lโรฉconomie ivoirienne.
Dโabord lโambassadeur de France au Sรฉnรฉgal, monsieur Nicolas Normand, entreprit de dรฉmarcher le gouverneur Dakoury, en y mettant toutes les formes de menace et dโintimidation, sans succรจs. Le gouverneur de la Banque de France, monsieur Christian NOYER monta au crรฉneau et connu la mรชme infortune que lโAmbassadeur. Le 19 dรฉcembre 2010, madame Christine Lagarde, ministre de lโรฉconomie de France, adressa le courrier rรฉfรฉrencรฉ 004552 directement au gouverneur de la BCEAO pour lui dicter la conduite ร tenir, cโest-ร -dire ne permettre les mouvements des comptes de lโEtat ร la BCEAO quโaux seuls prรฉposรฉs nommรฉs par celui que le gouvernement franรงais considรฉrait comme le Prรฉsident de la Rรฉpublique, monsieur Ouattara Alassane.
Le gouverneur de la BCEAO, ร qui aucune disposition, ni lรฉgale, ni statutaire ne donne compรฉtence pour sโopposer ร la lรฉgalitรฉ constitutionnelle dโun Etat souverain, de surcroรฎt lโEtat le plus important en termes de puissance รฉconomique de lโinstitution quโil dirigeait, est restรฉ constant dans sa position en rรฉsistant ร toutes ces tentatives assorties de menaces. Ayant constatรฉ lโรฉchec de la phase prรฉliminaire, la coalition anti-GBAGBO entama la phase active des mesures de rรฉtorsion.
๐. ๐๐ฎ ๐ฃ๐ต๐ฎ๐๐ฒ ๐ฎ๐ฐ๐๐ถ๐๐ฒ ๐ฑ๐ฒ๐ ๐บ๐ฒ๐๐๐ฟ๐ฒ๐ ๐ฑ๐ฒ ๐ฟ๐ฒฬ๐๐ผ๐ฟ๐๐ถ๐ผ๐ป
Cette phase sโest dรฉroulรฉe dans un ordre chronologique bien รฉtabli suivant des รฉtapes dont la sรฉvรฉritรฉ montait crescendo.
Tout commenรงa le jeudi 23 dรฉcembre 2010, lorsquโune rรฉunion extraordinaire des ministres de lโUMOA fut convoquรฉe ร Bissau. Comme il fallait sโy attendre, cette rรฉunion demanda au gouverneur de la BCEAO de ne reconnaitre que les personnes nommรฉes par monsieur Ouattara comme ayant seules la qualitรฉ ร travailler avec la BCEAO, Cโest-ร -dire ร mouvementer les comptes du Trรฉsor Public qui sont ouverts ร la Banque centrale. Cette rรฉunion avait รฉtรฉ urgemment convoquรฉe pour empรชcher le gouvernement ivoirien de procรฉder au paiement des salaires de fin du mois de dรฉcembre dont les รฉtats avaient รฉtรฉ dรฉjร dรฉposรฉs au Trรฉsor pour paiement dรจs le 21 dรฉcembre 2010.
Ce mรชme jeudi 23 dรฉcembre 2010, avant mรชme que les conclusions de la rรฉunion extraordinaire des ministres de lโรฉconomie de lโUnion ne furent connues, les deux banques franรงaises : la SGBCI et la BICICI refusรจrent dโouvrir leurs portes pour servir les fonctionnaires dont les salaires avaient รฉtรฉ virรฉs la veille, cโest-ร -dire, le 22 Dรฉcembre 2010. Elles nโouvriront leurs portes que tard dans lโaprรจs-midi pour certaines agences et dโautres le vendredi 24 dรฉcembre sur insistance du gouvernement ivoirien. Le lundi 27 dรฉcembre 2010, la Direction de la BCEAO transmit un courrier au gouvernement ivoirien pour lโinformer des conclusions de la rรฉunion extraordinaire des ministres de lโรฉconomie de lโUnion. Ayant relevรฉ la dรฉtermination des autoritรฉs lรฉgales ivoiriennes de ne point cรฉder devant les dรฉcisions du Conseil des ministres de lโUMOA, le samedi 22 janvier 2011, un sommet extraordinaire des Chefs dโEtat et de gouvernement, cette fois-ci de lโUEMOA, fut convoquรฉ ร Bamako. Ce sommet procรฉda au limogeage, sous le couvert dโune dรฉmission, du gouverneur Dakoury jugรฉ trop conciliant avec le gouvernement ivoirien. Lโintรฉrim du gouvernorat de la BCEAO fut confiรฉ ร monsieur Jean-Baptiste Marie-Pascal Compaorรฉ, alors vice-gouverneur de la BCEAO pour le compte du Burkina Faso. Le dimanche 23 janvier 2011, le gouverneur par intรฉrim de la BCEAO envoya un fax ร la direction ivoirienne de la reprรฉsentation nationale de la BCEAO pour lui faire injonction de fermer toutes ses agences sur toute lโรฉtendue du territoire national. Pour donner effet ร son injonction, le 26 janvier 2011, il fit interrompre, depuis Dakar, le systรจme informatique de gestion de la compensation interbancaire. Ce fut le prรฉtexte quโattendaient les banques franรงaises opรฉrant en Cรดte dโIvoire pour jouer leur partition dans la mise ร mort de lโรฉconomie ivoirienne.
Le lundi 14 fรฉvrier 2011, la BICICI ferma sans prรฉavis toutes ses agences sur lโรฉtendue du territoire national. Pour encourager les autres banques franรงaises ร en faire autant, le mรชme 14 fรฉvrier 2011, une dรฉpรชche de lโAFP annonรงa que le gouvernement franรงais se fรฉlicitait de la fermeture des banques franรงaises en Cรดte dโIvoire.
Trois jours plus tard, le temps de mieux sโorganiser ร cette fin, le 17 fรฉvrier 2011, la SGBCI donna suite ร lโappel du gouvernement franรงais et procรฉda ร son tour ร la fermeture.
Elle sera suivie le lendemain par la BIAO et la SIB.
Pour comprendre la logique politique de la fermeture de ces banques dans le contexte ci-dessus rappeler, il faut rappeler que ces 4 banques logeaient ร lโรฉpoque les comptes de plus de 70% des fonctionnaires et des agents du secteur privรฉ. Lโobjectif de tout ce schรฉma diabolique visait ร crรฉer la rรฉvolte des populations contre le gouvernement et ร faire chuter le rรฉgime GBAGBO, toute chose qui soutiendrait les allรฉgations de la victoire de monsieur Ouattara. En effet, lโimage dโune foule chassant le Prรฉsident Laurent GBAGBO aurait รฉtรฉ incontestablement la preuve quโil avait perdu les รฉlections.
En rรฉaction ร ces mesures totalement illรฉgales, il fallait donner des rรฉponses urgentes tout en respectant la loi en toute circonstance.
๐๐- ๐๐ฒ๐ ๐บ๐ฒ๐๐๐ฟ๐ฒ๐ ๐ฑ๐ฒ ๐ฟ๐ฒฬ๐๐ผ๐ฟ๐๐ถ๐ผ๐ป ๐ถ๐น๐น๐ฒฬ๐ด๐ฎ๐น๐ฒ๐ ๐ฐ๐ผ๐ฟ๐ฟ๐ถ๐ด๐ฒฬ๐ฒ๐ ๐ฝ๐ฎ๐ฟ ๐ฑ๐ฒ๐ ๐ฟ๐ฒฬ๐ฝ๐ผ๐ป๐๐ฒ๐ ๐น๐ฒฬ๐ด๐ฎ๐น๐ฒ๐
Le dualisme entre lโaction et la rรฉaction dans le cadre de la crise post-รฉlectorale pose en lui-mรชme le problรจme de la lรฉgalitรฉ des mesures de rรฉtorsions et celles des mesures correctives prises en rรฉaction ร celles-lร .
๐. ๐๐ฒ ๐นโ๐ถ๐น๐น๐ฒฬ๐ด๐ฎ๐น๐ถ๐๐ฒฬ ๐ฑ๐ฒ๐ ๐บ๐ฒ๐๐๐ฟ๐ฒ๐ ๐ฑ๐ฒ ๐ฟ๐ฒฬ๐๐ผ๐ฟ๐๐ถ๐ผ๐ป ๐ฝ๐ฟ๐ถ๐๐ฒ๐ ๐ฝ๐ฎ๐ฟ ๐น๐ฎ ๐๐๐๐๐ข ๐ฒ๐ ๐น๐ฒ๐ ๐ฏ๐ฎ๐ป๐พ๐๐ฒ๐
Cette illรฉgalitรฉ procรจde ร la fois des textes qui rรฉgissent la BCEAO et lโactivitรฉ bancaire en Cรดte dโIvoire et la pratique observรฉe dans lโhistoire de lโUMOA depuis lโindรฉpendance des pays membres.
Aucune disposition, dans les textes qui rรฉgissent la BCEAO et lโUMOA, ne donne pouvoir au Conseil des ministres de trancher un conflit รฉlectoral interne ร un pays membre. Cโest une compรฉtence exclusive des institutions internes des pays membres. Or le Conseil constitutionnel avait tranchรฉ le contentieux รฉlectoral en Cรดte dโIvoire en faveur du Prรฉsident Laurent GBAGBO. Les ministres nommรฉs dans leurs diffรฉrents pays sur la base des compรฉtences constitutionnellement reconnues ร leurs mandants (les Chefs dโEtat et de gouvernement) ne pouvaient se rรฉunir et prendre des dรฉcisions qui sโopposent aux dรฉcisions du Conseil constitutionnel dโun Etat membre. Cโest ce que le gouvernement ivoirien a rรฉpondu ร la BCEAO quand son gouverneur a signifiรฉ ร lโEtat ivoirien les conclusions de la rรฉunion extraordinaire des ministres de lโรฉconomie de lโUnion tenue ร Bissau.
Cette compรฉtence nโest mรชme pas reconnue ร la Confรฉrence des Chefs dโEtat et de gouvernement, lโinstance la plus รฉlevรฉe de lโUnion qui, selon lโarticle 7 al.2 du traitรฉ de lโUMOA ยซ ๐ฑ๐ฒฬ๐ณ๐ถ๐ป๐ถ๐ ๐น๐ฒ๐ ๐ด๐ฟ๐ฎ๐ป๐ฑ๐ฒ๐ ๐ผ๐ฟ๐ถ๐ฒ๐ป๐๐ฎ๐๐ถ๐ผ๐ป๐ ๐ฑ๐ฒ ๐น๐ฎ ๐ฝ๐ผ๐น๐ถ๐๐ถ๐พ๐๐ฒ ๐ฑ๐ฒ ๐นโ๐จ๐ ๐ข๐. ๐๐น๐น๐ฒ ๐ฑ๐ฒฬ๐ฐ๐ถ๐ฑ๐ฒ ๐ฑ๐ฒ ๐นโ๐ฎ๐ฑ๐ต๐ฒฬ๐๐ถ๐ผ๐ป ๐ฑ๐ฒ๐ ๐ป๐ผ๐๐๐ฒ๐ฎ๐๐
๐บ๐ฒ๐บ๐ฏ๐ฟ๐ฒ๐, ๐ฑ๐ฒ ๐นโ๐ฒ๐
๐ฐ๐น๐๐๐ถ๐ผ๐ป ๐ฑโ๐๐ป ๐บ๐ฒ๐บ๐ฏ๐ฟ๐ฒ ๐ฑ๐ฒ ๐นโ๐จ๐ ๐ข๐ ๐ฒ๐ ๐ฝ๐ฟ๐ฒ๐ป๐ฑ ๐ฎ๐ฐ๐๐ฒ ๐ฑ๐ ๐ฟ๐ฒ๐๐ฟ๐ฎ๐ถ๐ ๐ฑโ๐๐ป ๐บ๐ฒ๐บ๐ฏ๐ฟ๐ฒ ยป. Cette instance nโa aucun pouvoir pour sโopposer ร la Constitution dโun Etat membre.
Les dรฉcisions prises par la rรฉunion des ministres de la BCEAO du 23 dรฉcembre 2010 et endossรฉes par la confรฉrence des Chefs dโEtat et de gouvernement du 22 janvier 2011 manquaient indiscutablement de base lรฉgale.
Quant ร la dรฉcision de fermeture des agences de la BCEAO en Cรดte dโIvoire prise par le gouverneur par intรฉrim de la BCEAO, elle nโavait non seulement aucune base lรฉgale mais, pire, elle violait les statuts de la BCEAO. En effet, lโarticle 9 des Statuts de la BCEAO, en ses alinรฉas 2 et 3, fait obligation ร la BCEAO de ยซ ๐๐ฒ๐ถ๐น๐น๐ฒ๐ฟ ๐ฎฬ ๐น๐ฎ ๐๐๐ฎ๐ฏ๐ถ๐น๐ถ๐๐ฒฬ ๐ฑ๐ ๐๐๐๐๐ฒฬ๐บ๐ฒ ๐ฏ๐ฎ๐ป๐ฐ๐ฎ๐ถ๐ฟ๐ฒ ๐ฒ๐ ๐ณ๐ถ๐ป๐ฎ๐ป๐ฐ๐ถ๐ฒ๐ฟ ๐ฑ๐ฒ ๐นโ๐จ๐ ๐ข๐ ยป ๐ฒ๐ ๐ฑ๐ฒ ยซ ๐ฝ๐ฟ๐ผ๐บ๐ผ๐๐๐ผ๐ถ๐ฟ ๐น๐ฒ ๐ณ๐ผ๐ป๐ฐ๐๐ถ๐ผ๐ป๐ป๐ฒ๐บ๐ฒ๐ป๐ ๐ฒ๐ ๐ฎ๐๐๐๐ฟ๐ฒ๐ฟ ๐น๐ฎ ๐๐๐ฝ๐ฒ๐ฟ๐๐ถ๐๐ถ๐ผ๐ป ๐ฒ๐ ๐น๐ฎ ๐๐ฒฬ๐ฐ๐๐ฟ๐ถ๐๐ฒฬ ๐ฑ๐ฒ๐ ๐๐๐๐๐ฒฬ๐บ๐ฒ๐ ๐ฑ๐ฒ ๐ฝ๐ฎ๐ถ๐ฒ๐บ๐ฒ๐ป๐ ๐ฑ๐ฒ ๐นโ๐จ๐ ๐ข๐ ยป. Or en interrompant le systรจme รฉlectronique de compensation interbancaire, et en ordonnant la fermeture des agences de la BCEAO en Cรดte dโIvoire, la plus importante รฉconomie de lโUMOA, cโest bien tout le systรจme bancaire de lโUnion qui รฉtait ainsi perturbรฉ.
En effet, au 11 janvier 2011, prรจs des 2/3 des bons du Trรฉsor dรฉtenus par les banques de lโUnion รฉtaient รฉmis par lโEtat de Cรดte dโIvoire, soit 603 milliards FCFA sur un total 1045,2 milliards. Le montant des impayรฉs atteindrait 408, 7 milliards en fin du premier trimestre 2011 et 604,3 milliards en fin dรฉcembre 2011 ร cause des dรฉcisions illรฉgales prises par le Conseil des ministres.
Cette perturbation du systรจme bancaire est relevรฉe dans le Rapport annuel de la BCEAO pour la gestion 2011.
La dรฉcision de fermeture des banques locales รฉtait รฉgalement infondรฉe en droit.
En effet, lโactivitรฉ bancaire est rรฉgie par la loi 90-590 du 25 juillet 1990 portant rรฉglementation de lโactivitรฉ bancaire en Cรดte dโIvoire ; loi votรฉe quand lโactuel Chef de lโEtat รฉtait Premier ministre. Lโรฉconomie de cette loi รฉnonce clairement que lโactivitรฉ bancaire sโexercice sous la tutelle administrative du ministre en charge des finances. Les articles 29 et 30 de cette loi rรฉvรจlent mieux cette tutelle.
Ainsi, lโarticle 29 de cette loi prescrit que :
ยซ ๐จ๐ค๐ฃ๐ฉ ๐จ๐ช๐๐ค๐ง๐๐ค๐ฃ๐ฃ๐ฬ๐๐จ ๐ฬ ๐กโ๐๐ช๐ฉ๐ค๐ง๐๐จ๐๐ฉ๐๐ค๐ฃ ๐๐ช ๐ข๐๐ฃ๐๐จ๐ฉ๐ง๐ ๐๐๐จ ๐๐๐ฃ๐๐ฃ๐๐๐จ, ๐ก๐๐จ ๐ค๐ฅ๐ฬ๐ง๐๐ฉ๐๐ค๐ฃ๐จ ๐จ๐ช๐๐ซ๐๐ฃ๐ฉ๐๐จ ๐ง๐ฬ๐๐ก๐๐จ๐ฬ๐๐จ ๐ฅ๐๐ง ๐ก๐๐จ ๐๐๐ฃ๐ฆ๐ช๐๐จ ๐๐ฉ ๐ก๐๐จ ๐ฬ๐ฉ๐๐๐ก๐๐จ๐จ๐๐ข๐๐ฃ๐ฉ๐จ ๐๐๐ฃ๐๐ฃ๐๐๐๐ง๐จ ๐๐ฎ๐๐ฃ๐ฉ ๐ก๐๐ช๐ง ๐จ๐๐ฬ๐๐ ๐๐ฃ ๐พ๐คฬ๐ฉ๐ ๐โ๐๐ซ๐ค๐๐ง๐ :
๐๐ค๐ช๐ฉ ๐ฉ๐ง๐๐ฃ๐จ๐๐๐ง๐ฉ ๐๐ช ๐จ๐๐ฬ๐๐ ๐ฬ ๐กโ๐ฬ๐ฉ๐ง๐๐ฃ๐๐๐ง
๐๐ค๐ช๐ฉ๐ ๐๐๐จ๐จ๐ค๐ก๐ช๐ฉ๐๐ค๐ฃ ๐๐ฃ๐ฉ๐๐๐๐ฅ๐ฬ๐ ยป
Quant ร lโarticle 30, il prรฉcise que :
ยซ ๐จ๐ค๐ฃ๐ฉ ๐ฬ๐๐๐ก๐๐ข๐๐ฃ๐ฉ ๐จ๐ช๐๐ค๐ง๐๐ค๐ฃ๐ฃ๐ฬ๐๐จ ๐ฬ ๐กโ๐๐ช๐ฉ๐ค๐ง๐๐จ๐๐ฉ๐๐ค๐ฃ ๐ฅ๐ง๐ฬ๐๐ก๐๐๐ก๐ ๐๐ช ๐ข๐๐ฃ๐๐จ๐ฉ๐ง๐ ๐๐๐จ ๐๐๐ฃ๐๐ฃ๐๐๐จ, ๐ฉ๐ค๐ช๐ฉ๐ ๐ข๐๐จ๐ ๐๐ฃ ๐๐ฬ๐ง๐๐ฃ๐๐ ๐ค๐ช ๐๐๐จ๐จ๐๐ฉ๐๐ค๐ฃ ๐๐ ๐ก๐๐ช๐ง๐จ ๐๐๐ฉ๐๐ซ๐๐ฉ๐ฬ๐จ (๐ฝ๐๐ฃ๐ฆ๐ช๐๐จ) ๐๐ฃ ๐พ๐คฬ๐ฉ๐ ๐โ๐๐ซ๐ค๐๐ง๐ ยป
Ces deux articles ร eux seuls suffisent pour affirmer que la fermeture des banques รฉtait absolument illรฉgale puisque ces banques ont fermรฉ sans mรชme un prรฉavis ni du ministre des finances, ni mรชme des clients dont elles sont dรฉpositaires de lโargent.
Cโest ร cause de cette illรฉgalitรฉ que le tribunal de Premiรจre instance dโAbidjan, saisi en matiรจre civile par deux unions syndicales de fonctionnaires, avait condamnรฉ la BICICI et la SGBCI ร verser 10 milliards de FCFA chacune en dommages et intรฉrรชts auxdites unions syndicales pour avoir refusรฉ dโouvrir leurs guichets pour payer les salaires aux fonctionnaires alors que lesdits salaires avaient รฉtรฉ effectivement virรฉs sur leurs comptes. Par la suite, le Prรฉsident du Tribunal de Premiรจre Instance dโAbidjan avait pris lโordonnance nยฐ1100/2011 du 18 fรฉvrier 2011 par laquelle il autorisa les deux unions syndicales ร opรฉrer une saisie conservatoire sur les biens meubles corporels et incorporels de la BICICI et de la SGBCI pour sรปretรฉ pour le paiement de la somme en principal de 20 milliards de FCFA.
Ces mesures de rรฉtorsion nโรฉtaient pas seulement illรฉgales au regard des textes, mais elles รฉtaient inรฉdites et se distinguaient de la pratique antรฉrieurement observรฉe dans la sous-rรฉgion.
๐๐ ๐ฝ๐ผ๐ถ๐ป๐ ๐ฑ๐ฒ ๐๐๐ฒ ๐ฑ๐ฒ ๐น๐ฎ ๐ฝ๐ฟ๐ฎ๐๐ถ๐พ๐๐ฒ ๐ฑ๐ฎ๐ป๐ ๐น๐ฎ ๐๐ผ๐๐-๐ฟ๐ฒฬ๐ด๐ถ๐ผ๐ป, jamais lโUMOA et la BCEAO ne sโรฉtaient ingรฉrรฉes dans des affaires politiques internes ร un Etat, mรชme dans les pires cas de rupture de lโordre constitutionnel. Dans la zone UMOA, mise ร part lโexception sรฉnรฉgalaise, tous les pays ont connu au moins un coup dโEtat. Dans aucun des cas, la BCEAO et lโUMOA nโy avaient jouรฉ le moindre rรดle dโarbitre ou nโavaient soumis les peuples de ces pays ร autant de mesures violentes et illรฉgales. La particularitรฉ de la situation ivoirienne est que le principal belligรฉrant opposรฉ au Prรฉsident Laurent GBAGBO, cโest-ร -dire la France, รฉtait en mรชme temps le vrai propriรฉtaire de la BCEAO et le patron de la zone monรฉtaire. Il suffit de se rรฉfรฉrer au courrier de madame Christine Lagarde ci-dessus pour sโen convaincre. La France a voulu utiliser tous les moyens, y compris illรฉgaux, pour asphyxier les populations ivoiriennes selon la technique du boa constricteur. La bataille รฉtait devenue idรฉologique entre lโordre ancien et le nouvel ordre que le Prรฉsident Laurent GBAGBO incarne dans les rapports entre la France et ses anciennes colonies. Il fallait trouver les ressources mentales et lโintelligence nรฉcessaires pour mener cette autre bataille dโรฉgal ร รฉgal avec lโadversaire franรงais qui jouait maintenant ร dรฉcouvert la premiรจre fois depuis 2002 contre le Prรฉsident Laurent GBAGBO. Il ne fallait surtout donner aucun prรฉtexte pour se faire prendre ร dรฉfaut au niveau de la lรฉgalitรฉ de la rรฉponse ร donner aux actes illรฉgaux posรฉs par lโadversaire. Cโest pourquoi, ร toutes ces tentatives illรฉgales dโรฉtouffement du pays, le Prรฉsident Laurent GBAGBO a su rรฉpondre en sโappuyant sur la loi dans son acceptation la plus large.
๐. ๐๐ฎ ๐น๐ฒฬ๐ด๐ฎ๐น๐ถ๐๐ฒฬ ๐ฑ๐ฒ๐ ๐บ๐ฒ๐๐๐ฟ๐ฒ๐ ๐ฑ๐ฒ ๐๐ฎ๐๐๐ฒ๐๐ฎ๐ด๐ฒ ๐ฑ๐ฒ ๐นโ๐ฒฬ๐ฐ๐ผ๐ป๐ผ๐บ๐ถ๐ฒ ๐ป๐ฎ๐๐ถ๐ผ๐ป๐ฎ๐น๐ฒ ๐ฝ๐ฟ๐ถ๐๐ฒ๐ ๐ฝ๐ฎ๐ฟ ๐น๐ฒ ๐ฃ๐ฟ๐ฒฬ๐๐ถ๐ฑ๐ฒ๐ป๐ ๐๐ฎ๐๐ฟ๐ฒ๐ป๐ ๐๐๐๐๐๐ข
Pour rรฉpondre ร toutes les manลuvres visant ร asphyxier le pays, le Prรฉsident Laurent GBAGBO a pris deux mesures phares qui sont la rรฉquisition du personnel ivoirien et des bรขtiments de la BCEAO sur le territoire national et la nationalisation de 4 banques. Toutes ces mesures ont รฉtรฉ prises conformรฉment aux lois ivoiriennes. Elles ont toutes une base lรฉgale irrรฉfutable.
๐ญ. ๐๐ฎ ๐น๐ฒฬ๐ด๐ฎ๐น๐ถ๐๐ฒฬ ๐ฑ๐ฒ ๐น๐ฎ ๐ฟ๐ฒฬ๐พ๐๐ถ๐๐ถ๐๐ถ๐ผ๐ป ๐ฑ๐ฒ ๐น๐ฎ ๐๐๐๐๐ข.
En rรฉaction ร la dรฉcision du gouverneur par intรฉrim de la BCEAO de faire fermer, dรจs le 24 janvier 2011 les agences de la BCEAO en Cรดte dโIvoire, le Prรฉsident de la Rรฉpublique a pris le dรฉcret 2011-29 du 25 janvier 2011 portant rรฉquisition de la Direction nationale ainsi que des agences nationales de la Banque Centrale des Etats dโAfrique de lโOuest (BCEAO) et du personnel national. Ce dรฉcret trouve son fondement dans la loi 63-04 du 17 janvier 1963 relative ร lโutilisation des personnes en vue dโassurer la promotion รฉconomique et sociale de la nation ainsi que son dรฉcret dโapplication nยฐ 63-48 du 9 fรฉvrier 1963. Les deux premiers articles de ce dรฉcret sont clairs quant ร lโobjectif et ร la traรงabilitรฉ des opรฉrations de la BCEAO sous la rรฉquisition.
Primo, Ce dรฉcret prescrivait que les services ordinaires de la banque centrale et les opรฉrations de la Direction gรฉnรฉrale du Trรฉsor furent assurรฉs dans les conditions prรฉvues par les lois et les rรจglements intรฉrieurs. Donc tout devrait fonctionner selon les rรจgles รฉtablies avant la rรฉquisition. Tout a effectivement fonctionnรฉ ainsi. Personne ne peut contester la lรฉgalitรฉ du dรฉcret pris en la circonstance. Dโailleurs, personne nโa jamais attaquรฉ la lรฉgalitรฉ du dรฉcret de la rรฉquisition. Dans une autre analyse, nous expliquerons pourquoi ce dรฉcret est inattaquable. Cโest conscient de sa force que dans la croisade judiciaire menรฉe contre le Prรฉsident, aucune instance dโinstruction ou de jugement nโa remis en cause la lรฉgalitรฉ de la rรฉquisition.
Secundo, ยซ ๐ฬ ๐ก๐ ๐ฅ๐ง๐๐จ๐ ๐๐ ๐ฅ๐ค๐จ๐จ๐๐จ๐จ๐๐ค๐ฃ ๐๐๐จ ๐ก๐ค๐๐๐ช๐ญ, ๐ช๐ฃ ๐ฬ๐ฉ๐๐ฉ ๐๐๐จ๐๐ง๐๐ฅ๐ฉ๐๐ ๐๐ฉ, ๐จโ๐๐ก ๐ฎ ๐ ๐ก๐๐๐ช, ๐ช๐ฃ ๐๐ฃ๐ซ๐๐ฃ๐ฉ๐๐๐ง๐ ๐๐จ๐ฉ ๐ฬ๐ฉ๐๐๐ก๐, ๐๐ฃ ๐ฅ๐ง๐ฬ๐จ๐๐ฃ๐๐ ๐๐ช ๐๐๐ง๐๐๐ฉ๐๐ช๐ง ๐ฃ๐๐ฉ๐๐ค๐ฃ๐๐ก ๐๐ ๐ก๐ ๐ฝ๐พ๐๐ผ๐ ๐ค๐ช ๐๐ ๐จ๐๐จ ๐ง๐๐ฅ๐ง๐ฬ๐จ๐๐ฃ๐ฉ๐๐ฃ๐ฉ๐จ ๐ค๐ช, ๐ฬ ๐๐ฬ๐๐๐ช๐ฉ, ๐โ๐ช๐ฃ ๐ง๐๐ฅ๐ง๐ฬ๐จ๐๐ฃ๐ฉ๐๐ฃ๐ฉ ๐๐ ๐ก๐ ๐ข๐ช๐ฃ๐๐๐๐ฅ๐๐ก๐๐ฉ๐ฬ. ๐พ๐๐จ ๐๐ค๐๐ช๐ข๐๐ฃ๐ฉ๐จ ๐จ๐ค๐ฃ๐ฉ ๐จ๐๐๐ฃ๐ฬ๐จ ๐๐ค๐ฃ๐ฉ๐ง๐๐๐๐๐ฉ๐ค๐๐ง๐๐ข๐๐ฃ๐ฉ ๐ฅ๐๐ง ๐ก๐๐จ ๐ง๐๐ฅ๐ง๐ฬ๐จ๐๐ฃ๐ฉ๐๐ฃ๐ฉ๐จ ๐๐ ๐กโ๐๐ช๐ฉ๐ค๐ง๐๐ฉ๐ฬ ๐ง๐๐ฆ๐ช๐ฬ๐ง๐๐ฃ๐ฉ๐ ๐๐ฉ ๐ก๐๐จ ๐ฅ๐๐ง๐จ๐ค๐ฃ๐ฃ๐๐จ ๐จ๐ช๐จ๐ซ๐๐จ๐ฬ๐๐จ ๐๐ฉ ๐กโ๐ช๐ฃ ๐๐๐จ ๐๐ญ๐๐ข๐ฅ๐ก๐๐๐ง๐๐จ ๐๐ ๐๐๐จ ๐๐ค๐๐ช๐ข๐๐ฃ๐ฉ๐จ ๐จ๐๐ง๐ ๐ง๐๐ข๐๐จ ๐ฬ ๐ก๐ ๐ฝ๐พ๐๐ผ๐ ๐ค๐ช ๐ฬ ๐๐๐ก๐ช๐ ๐๐๐๐จ๐จ๐๐ฃ๐ฉ ๐ฅ๐ค๐ช๐ง ๐จ๐ค๐ฃ ๐๐ค๐ข๐ฅ๐ฉ๐ ๐๐ฉ ๐กโ๐๐ช๐ฉ๐ง๐ ๐๐ญ๐๐ข๐ฅ๐ก๐๐๐ง๐ ๐ฬ ๐กโ๐๐ช๐ฉ๐ค๐ง๐๐ฉ๐ฬ ๐ง๐๐ฆ๐ช๐ฬ๐ง๐๐ฃ๐ฉ๐ ยป.
Toutes ces mesures ont รฉtรฉ observรฉes par lโEtat de Cรดte dโIvoire.
En effet, lโagence centrale a รฉtรฉ ouverte le 26 janvier 2011 en prรฉsence de madame ASSANE nรฉe Ziriga Kouhon Jeanne, alors Conseillรจre de monsieur Denis NโGBE, Directeur national de la BCEAO et reprรฉsentant celui-ci, et monsieur Diali ZIE, assurant lโintรฉrim du Directeur national.
Lโautoritรฉ requรฉrante รฉtait reprรฉsentรฉe par le ministre Justin Katinan KONE. Il รฉtait accompagnรฉ des personnes suivantes :
- Sami BI IRIE, Commissaire Divisionnaire Major, Directeur gรฉnรฉral adjoint de la police chargรฉ de la sรฉcuritรฉ publique, Reprรฉsentant le ministre de lโintรฉrieur
- Djehannin Bi TRA Benoit, Prรฉfet de police dโAbidjan reprรฉsentant le Procureur de la Rรฉpublique,
- Grah, Colonel Major, Conseiller Technique au ministรจre de la dรฉfense, reprรฉsentant le ministre de la Dรฉfense ;
- Des lieutenants de police, Honitรฉ Palรฉ, Djรฉdjรฉ Clรฉment, Gonรฉkalo Rosalie, Bohibo Koko Maxime tous du Commissariat de police 1er arrondissement du Plateau, autoritรฉ policiรจre territorialement compรฉtente.
- Oulaรฏ Crรฉpin, Sรฉka, Nda Richmond et Kรฉita Yacouba, tous huissiers de justice.
Cโest devant toutes ces personnes, qui sont autant de tรฉmoins, que les locaux de la banque centrale ont รฉtรฉ ouverts sans la moindre effraction sur instructions de la reprรฉsentante du directeur national de la BCEAO comme le prรฉcise le rapport dressรฉ par le Commissaire Divisionnaire Major Sami BI IRIE qui termine son rapport par la phrase suivante ยซ ๐ก๐ผ๐ ๐ถ๐ป๐๐ฒ๐๐๐ถ๐ด๐ฎ๐๐ถ๐ผ๐ป๐ ๐พ๐๐ถ ๐ผ๐ป๐ ๐ฑ๐ฒฬ๐ฏ๐๐๐ฒฬ ๐น๐ฒ ๐ฎ๐ฒ/๐ฌ๐ญ/๐ญ๐ญ ๐ฎฬ ๐ญ๐ฑ๐ ๐ผ๐ป๐ ๐ฝ๐ฟ๐ถ๐ ๐ณ๐ถ๐ป ๐น๐ฒ ๐ฌ๐ฎ/๐ฌ๐ฎ/๐ญ๐ญ ๐ฎฬ ๐ญ๐ฐ๐๐ฏ๐ฌ, ๐๐ฎ๐ป๐ ๐ถ๐ป๐ฐ๐ถ๐ฑ๐ฒ๐ป๐ ยป. Avant de pรฉnรฉtrer dans lโenceinte de lโagence centrale, le Prรฉfet de police, reprรฉsentant le Procureur de la Rรฉpublique a appelรฉ celui-ci pour lโen informer.
Un fait remarquable, plus de 97% du personnel local avait rรฉpondu ร la rรฉquisition. Les 3% restants รฉtaient en congรฉ. Certains avaient mรชme รฉcourtรฉ leurs vacances pour reprendre le service afin de rรฉpondre ร la rรฉquisition. Lโenthousiasme du personnel qui avait accompagnรฉ la rรฉquisition รฉtait la preuve suffisante que le Prรฉsident Laurent GBAGBO รฉtait lโautoritรฉ ร laquelle les Ivoiriens se reconnaissaient. Cet enthousiasme se constata รฉgalement dans la mise en ลuvre de la nationalisation des banques dont lโouverture a รฉtรฉ รฉgalement marquรฉe du sceau de la lรฉgalitรฉ.
๐ฎ. ๐๐ฎ ๐น๐ฒฬ๐ด๐ฎ๐น๐ถ๐๐ฒฬ ๐ฑ๐ฒ ๐น๐ฎ ๐ป๐ฎ๐๐ถ๐ผ๐ป๐ฎ๐น๐ถ๐๐ฎ๐๐ถ๐ผ๐ป ๐ฑ๐ฒ๐ ๐ฏ๐ฎ๐ป๐พ๐๐ฒ๐.
En rรฉaction ร la fermeture illรฉgale des banques, le Prรฉsident de la Rรฉpublique a pris 4 dรฉcrets de nationalisation desdites banques. Ce sont les :
- Dรฉcret 2011-54 du 17 fรฉvrier 2011 portant transfert de la propriรฉtรฉ de la BCICI dans le patrimoine de lโEtat de Cรดte dโIvoire ;
- Dรฉcret 2011-55 du 17 fรฉvrier 2011 portant transfert de la propriรฉtรฉ de la SGBCI dans le patrimoine de lโEtat de Cรดte dโIvoire ;
- Dรฉcret 2011-56 du 17 fรฉvrier portant transfert de la propriรฉtรฉ de la SIB dans le patrimoine de lโEtat de Cรดte dโIvoire ;
- Dรฉcret 2011-57 du 17 fรฉvrier 2011 portant transfert de la propriรฉtรฉ de la BIAO dans le patrimoine de lโEtat de Cรดte dโIvoire.
Les deux premiers dรฉcrets ont รฉtรฉ effectivement implรฉmentรฉs parce quโils concernaient les premiรจres banques qui avaient fermรฉ leurs portes dโune part, et dโautre part, parce que ces banques รฉtaient des banques franรงaises qui avaient dรฉcidรฉ de mener le combat de leur pays contre les intรฉrรชts dโun pays dans lequel elles exerรงaient depuis des dizaines dโannรฉes et oรน elles ont fait fortune.
Dans la mise en ลuvre de la nationalisation des deux banques, le ministre de lโรฉconomie et de finances a introduit une requรชte le 18 fรฉvrier 2011, au nom de lโEtat de Cรดte dโIvoire, auprรจs du Prรฉsident du tribunal de Premiรจre Instance dโAbidjan aux fins dโouverture des portes de la BICICI et de la SGBCI. Le mรชme jour, le Prรฉsident du Tribunal de Premiรจre Instance a pris lโordonnance nยฐ 114/2011 dans laquelle il ordonna ยซ ๐นโ๐ผ๐๐๐ฒ๐ฟ๐๐๐ฟ๐ฒ ๐ฑ๐ฒ๐ ๐ฝ๐ผ๐ฟ๐๐ฒ๐ ๐ฑ๐ฒ ๐๐ผ๐๐ ๐น๐ฒ๐ ๐ฏ๐๐ฟ๐ฒ๐ฎ๐๐
๐ฑ๐ฒ๐ ๐ฏ๐ฎ๐ป๐พ๐๐ฒ๐ ๐๐๐๐๐๐ ๐ฒ๐ ๐ฆ๐๐๐๐, ๐ฐ๐ฒ๐ฐ๐ถ, ๐ฎ๐๐ฒ๐ฐ ๐นโ๐ฎ๐๐๐ถ๐๐๐ฎ๐ป๐ฐ๐ฒ ๐ฑ๐ฒ ๐น๐ฎ ๐ณ๐ผ๐ฟ๐ฐ๐ฒ ๐ฝ๐๐ฏ๐น๐ถ๐พ๐๐ฒ ๐ฒ๐ป ๐ฐ๐ฎ๐ ๐ฑ๐ฒ ๐ฏ๐ฒ๐๐ผ๐ถ๐ป.ยป
Comme on peut le constater, tout a รฉtรฉ exรฉcutรฉ dans le respect des lois et avec lโautorisation de lโautoritรฉ judiciaire. Lโon ne vole quand mรชme pas avec lโautorisation du juge et en prรฉsence de la force publique et des huissiers de justice.
Il reste cependant, une question importante qui se rapporte ร la matรฉrialitรฉ mรชme du vol compris comme soustraction frauduleuse de la chose dโautrui. Y-a-t-il eu des vols opรฉrรฉs pendant la crise post-รฉlectorale. Assurรฉment oui, mais pas de la part des autoritรฉs lรฉgales de la Cรดte dโIvoire ou de leurs prรฉposรฉs. Certains tรฉmoignages clรฉs sur ce point bien prรฉcis suggรจrent de rechercher les voleurs ailleurs.
๐- ๐๐ฎ ๐บ๐ฎ๐๐ฒฬ๐ฟ๐ถ๐ฎ๐น๐ถ๐๐ฒฬ ๐ฑ๐ฒ๐ ๐๐ผ๐น๐
Il convient de retracer les cas de vol au niveau de la BCEAO et des banques commerciales.
๐ญ. ๐๐ ๐ป๐ถ๐๐ฒ๐ฎ๐ ๐ฑ๐ฒ ๐น๐ฎ ๐๐๐๐๐ข
Les dรฉpositions faites par les responsables de la BCEAO et des banques commerciales devant le procureur de la Rรฉpublique et devant le juge dโinstruction dans le cadre des enquรชtes et de lโinstruction de lโaffaire dite de ยซ vols ร main armรฉe de la BCEAO ยป sont formelles. Il nโy a jamais eu de vol ร la BCEAO du moins, pas pendant la pรฉriode de la rรฉquisition. Trois tรฉmoignages font foi en lโespรจce. Il sโagit du tรฉmoignage du Directeur national de la BCEAO, de certains directeurs de banques commerciales au moment des faits et de la rรฉponse du ministre de lโรฉconomie et des finances ร une requรชte de la Cour des Comptes en 2015.
Monsieur Aman Ayayรฉ Jean-Baptiste, le reprรฉsentant de la BCEAO dรฉpรชchรฉ spรฉcialement de Dakar pour reprendre du service en Cรดte dโIvoire aprรจs le 11 Avril 2011 et qui a pris fonction le 20 avril 2011, a รฉtรฉ entendu par le procureur de la Rรฉpublique, monsieur Koffi K. Simplice le 20 juin 2011. Nous reprenons lโintรฉgralitรฉ de sa dรฉposition dans les parties relatives au prรฉsumรฉ vol.
- Procureur : ยซ ๐๐๐๐๐๐ง-๐๐๐ข๐ ๐๐ข ๐ฃ๐๐ ๐ฬ ๐๐๐๐ ๐๐๐๐ฬ๐ ๐ฬ ๐๐ ๐ต๐ถ๐ธ๐ด๐ ๐๐๐๐๐ฆ๐ฬ ๐๐๐ ๐๐ ๐๐๐๐ ๐ ๐ ?ยป
- Aman Ayayรฉ JB : ยซ ๐๐ค๐ข๐ข๐ ๐๐ ๐ฃโ๐ฬ๐ฉ๐๐๐จ ๐ฅ๐๐จ ๐ฅ๐ง๐ฬ๐จ๐๐ฃ๐ฉ ๐๐ช ๐ข๐ค๐ข๐๐ฃ๐ฉ ๐๐๐จ ๐๐๐๐ฉ๐จ, ๐๐ ๐ฃ๐ ๐ฅ๐๐ช๐ญ ๐๐๐ง๐ ๐จโ๐๐ก ๐ฎ ๐ ๐๐ช ๐ซ๐ค๐ก ๐ฬ ๐ข๐๐๐ฃ ๐๐ง๐ข๐ฬ๐ ๐ฬ ๐ก๐ ๐ฝ๐พ๐๐ผ๐. ๐๐ ๐ฝ๐พ๐๐ผ๐ ๐๐๐๐ฉ ๐ช๐ฃ ๐๐ฃ๐ซ๐๐ฃ๐ฉ๐๐๐ง๐ ๐ฅ๐ค๐ช๐ง ๐๐ค๐ฃ๐ฃ๐๐ฬ๐ฉ๐ง๐ ๐ก๐๐จ ๐ข๐ค๐ฃ๐ฉ๐๐ฃ๐ฉ๐จ ๐๐ญ๐๐๐ฉ๐จ ๐๐๐จ ๐จ๐ค๐ข๐ข๐๐จ ๐ง๐๐ฉ๐๐ง๐ฬ๐๐จ ๐ฅ๐ค๐ช๐ง ๐ก๐ ๐๐ค๐ข๐ฅ๐ฉ๐ ๐๐ ๐กโ๐๐ฉ๐๐ฉ ๐๐ ๐พ๐คฬ๐ฉ๐ ๐โ๐๐ซ๐ค๐๐ง๐ ยป.
Deux informations majeures se dรฉgagent de la rรฉponse du directeur national par intรฉrim de la BCEAO.
4 mois aprรจs les faits et deux mois aprรจs sa prise de fonction, le directeur national par intรฉrim de la BCEAO ne pouvait affirmer quโil y a eu une soustraction frauduleuse dโargent ร la BCEAO. Il est รฉvident que celle-ci, si elle a eu lieu, aurait dรป forcรฉment faire lโobjet dโun rapport dรฉtaillรฉ qui lui aurait รฉtรฉ remis par les autoritรฉs de la BCEAO qui ont dirigรฉ pendant la pรฉriode de la rรฉquisition, ร moins que ces derniรจres ne se fussent rendues complices de ce vol. Or, comme le dit monsieur Aman Ayayรฉ Jean-Baptiste dans sa dรฉposition devant le procureur de la rรฉpublique, les principaux dirigeants de la BCEAO pendant la pรฉriode de la rรฉquisition ont รฉtรฉ rappelรฉs au siรจge de la BCEAO ร Dakar oรน ils ont continuรฉ dโexercer. Il sโen suit donc que la BCEAO ne les a pas poursuivis dans le prรฉtendu vol qui y a eu lieu. Au contraire, ils ont รฉtรฉ maintenus dans lโeffectif de la BCEAO et ont continuรฉ de servir cette banque. Sโil y a eu vol, dรจs sa prise de fonction, le directeur intรฉrimaire, monsieur Aman Ayayรฉ Jean-Baptiste, aurait รฉtรฉ informรฉ immรฉdiatement par son prรฉdรฉcesseur. Il nโavait pas besoin dโattendre la fin de lโinventaire pour connaitre non pas le montant du vol, mais selon ses propres dires : ยซ le montant exact des sommes retirรฉes pour le compte de lโEtat de Cรดte dโIvoire ยป.
Deuxiรจme information importante de la dรฉposition du sieur Aman Ayayรฉ Jean-Baptiste, la BCEAO a effectuรฉ un inventaire pour connaitre le montant total des sommes qui en ont รฉtรฉ retirรฉes ๐ฝ๐ผ๐๐ฟ ๐น๐ฒ ๐ฐ๐ผ๐บ๐ฝ๐๐ฒ ๐ฑ๐ฒ ๐นโ๐๐๐ฎ๐ ๐ฑ๐ฒ ๐๐ผฬ๐๐ฒ ๐ฑโ๐๐๐ผ๐ถ๐ฟ๐ฒ. Non seulement monsieur Aman Ayayรฉ dit clairement que lโargent utilisรฉ pendant cette pรฉriode appartient ร lโEtat et non ร la BCEAO, mais mieux, il indique clairement quโun inventaire des opรฉrations menรฉes pendant cette pรฉriode a รฉtรฉ fait. Cet inventaire est dรฉterminant pour la manifestation de la vรฉritรฉ.
La dรฉposition de monsieur Dogoni Souleymane, alors directeur gรฉnรฉral de la Banque de lโHabitat de la Cรดte dโIvoire (BHCI), est encore plus claire sur lโinexistence de vol commis ร la BCEAO. Cette dรฉposition a รฉtรฉ enregistrรฉe le 26 mai 2011 ร 11h10 mn.
Le Procureur de la Rรฉpublique : ยซ ๐๐ข๐๐๐๐ก ๐๐ ๐๐๐๐ ๐ ๐๐๐ ๐ก-๐ฬ๐๐๐๐ก๐๐๐๐๐, ๐๐๐ข๐ ๐๐๐ข๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐ก๐๐๐๐ ๐๐๐ก ๐ฬ๐ก๐ฬ ๐๐๐๐๐๐ ๐๐ ๐๐ข ๐๐ฬ๐๐๐๐ ๐๐ ๐๐ ๐ต๐ป๐ถ๐ผ, ๐๐ข๐๐๐๐ ๐๐ ๐ก ๐ฃ๐๐ก๐๐ ๐๐๐๐ก ๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐ ๐ ๐๐๐๐ ๐๐ ๐๐๐ ๐๐๐๐ก๐ ? ยป.
Monsieur Dogoni : ยซ ๐พ๐ค๐ข๐ข๐ ๐๐๐ฃ๐จ ๐ฃโ๐๐ข๐ฅ๐ค๐ง๐ฉ๐ ๐ฆ๐ช๐๐ก ๐จ๐ฎ๐จ๐ฉ๐ฬ๐ข๐ ๐๐๐ฃ๐๐๐๐ง๐, ๐ฃ๐ค๐ช๐จ ๐๐ซ๐ค๐ฃ๐จ ๐ฉ๐ง๐๐ซ๐๐๐ก๐ก๐ฬ ๐ฃ๐ค๐ง๐ข๐๐ก๐๐ข๐๐ฃ๐ฉ ๐๐ช๐จ๐ฆ๐ชโ๐ฬ ๐๐ ๐ฆ๐ช๐ ๐ก๐ ๐ก๐๐๐ฃ ๐จ๐ค๐๐ฉ ๐๐ค๐ช๐ฅ๐ฬ ๐๐ฃ๐ฉ๐ง๐ ๐ก๐ ๐ฝ๐พ๐๐ผ๐ ๐๐ฉ ๐ก๐ ๐จ๐ฎ๐จ๐ฉ๐ฬ๐ข๐ ๐๐๐ฃ๐๐๐๐ง๐ ๐๐ซ๐ค๐๐ง๐๐๐ฃ. ๐
๐ ๐ซ๐ค๐ช๐๐ง๐๐๐จ ๐๐ฃ๐๐๐ฆ๐ช๐๐ง ๐ฆ๐ชโ๐๐ก ๐ฎ ๐๐๐ช๐ญ ๐๐ง๐๐ฃ๐๐๐จ ๐๐๐ฉ๐ฬ๐๐ค๐ง๐๐๐จ ๐๐ ๐๐๐ฃ๐ฆ๐ช๐๐จ. ๐๐๐จ ๐ฅ๐ง๐๐ฃ๐๐๐ฅ๐๐ก๐๐จ ๐๐๐ฃ๐ฆ๐ช๐๐จ ๐ฅ๐ง๐๐ซ๐ฬ๐๐จ ๐๐ฉ ๐ก๐๐จ ๐ฅ๐ง๐๐ฃ๐๐๐ฅ๐๐ก๐๐จ ๐๐๐ฃ๐ฆ๐ช๐๐จ ๐ฅ๐ช๐๐ก๐๐ฆ๐ช๐๐จ ๐๐ฅ๐ฅ๐๐ก๐ฬ๐๐จ ๐๐ช๐จ๐จ๐ ๐๐๐ฃ๐ฆ๐ช๐๐จ ๐ฃ๐๐ฉ๐๐ค๐ฃ๐๐ก๐๐จ. ๐๐๐จ ๐๐๐ฃ๐ฆ๐ช๐๐จ ๐ข๐๐๐๐ช๐ง๐๐จ ๐ฆ๐ช๐ ๐ก๐ค๐๐๐ฃ๐ฉ 70% ๐๐๐จ ๐๐ค๐ข๐ฅ๐ฉ๐๐จ ๐๐๐จ ๐๐ค๐ฃ๐๐ฉ๐๐ค๐ฃ๐ฃ๐๐๐ง๐๐จ ๐๐ฉ ๐๐ช ๐จ๐๐๐ฉ๐๐ช๐ง ๐ฅ๐ง๐๐ซ๐ฬ ๐๐ฎ๐๐ฃ๐ฉ ๐๐๐ง๐ข๐ฬ, ๐ก๐๐จ ๐๐๐ฃ๐ฆ๐ช๐๐จ ๐ฃ๐๐ฉ๐๐ค๐ฃ๐๐ก๐๐จ ๐๐ค๐ข๐ข๐ ๐ก๐ ๐ฝ๐๐พ๐ ๐ค๐ฃ๐ฉ ๐ฬ๐ฉ๐ฬ ๐ง๐ฬ๐ฆ๐ช๐๐จ๐๐ฉ๐๐ค๐ฃ๐ฃ๐ฬ๐๐จ ๐๐ ๐๐๐๐ฉ ๐ฅ๐ค๐ช๐ง ๐ง๐๐ข๐ฅ๐ก๐๐๐๐ง ๐ก๐๐จ ๐๐๐ฃ๐ฆ๐ช๐๐จ ๐๐๐ง๐ข๐ฬ๐๐จ ๐๐ฉ ๐๐ก๐ก๐๐จ ๐๐๐ซ๐ง๐๐๐๐ฃ๐ฉ ๐ฅ๐๐ฎ๐๐ง ๐ก๐๐จ ๐จ๐๐ก๐๐๐ง๐๐จ ๐๐๐จ ๐๐ก๐๐๐ฃ๐ฉ๐จ. ๐
๐ ๐ซ๐ค๐ช๐๐ง๐๐๐จ ๐๐ฃ๐๐๐ฆ๐ช๐๐ง ๐ฆ๐ช๐ ๐ฃ๐ค๐ช๐จ ๐ง๐๐๐๐ซ๐๐ค๐ฃ๐จ ๐ก๐๐จ ๐๐ค๐ฃ๐๐จ ๐๐ฬ๐๐๐ฬ๐จ ๐๐ช ๐ฅ๐๐ฎ๐๐ข๐๐ฃ๐ฉ ๐๐๐จ ๐จ๐๐ก๐๐๐ง๐๐จ ๐๐ ๐กโ๐๐๐๐ฃ๐๐ ๐ฃ๐๐ฉ๐๐ค๐ฃ๐๐ก๐ ๐๐ ๐ก๐ ๐ฝ๐พ๐๐ผ๐ ยป
Le gouvernement ivoirien ne dit pas autre chose dans sa rรฉponse ร une requรชte de la BCEAO sur certains comptes du Trรฉsor Public.
En effet, dix ans durant, le gouvernement ivoirien a รฉtรฉ interpellรฉ, en vain, par la Cour des comptes pour rรฉgulariser son compte dโavances de trรฉsorerie. Ce compte, qui est rรฉputรฉ dโattente, doit รชtre absolument rรฉgularisรฉ en fin dโexercice comme lโexige ๐นโ๐ฎ๐ฟ๐ฟ๐ฒฬ๐๐ฒฬ ๐ปยฐ ๐ญ๐ณ๐ด/๐ ๐๐/๐๐๐-๐ฌ๐ญ/๐ฎ๐ฌ ๐ฑ๐ ๐ญ๐ฏ ๐บ๐ฎ๐ฟ๐ ๐ฎ๐ฌ๐ฌ๐ต ๐ณ๐ถ๐
๐ฎ๐ป๐ ๐น๐ฒ๐ ๐บ๐ผ๐ฑ๐ฎ๐น๐ถ๐๐ฒฬ๐ ๐ฑ๐ฒ ๐ฟ๐ฒ๐ฐ๐ผ๐๐ฟ๐ ๐ฎ๐๐
๐ฎ๐๐ฎ๐ป๐ฐ๐ฒ๐ ๐ฑ๐ฒ ๐๐ฟ๐ฒฬ๐๐ผ๐ฟ๐ฒ๐ฟ๐ถ๐ฒ. Cette rรฉgularisation est nรฉcessaire pour รฉtablir lโharmonie entre les engagements budgรฉtaires et les comptes du Trรฉsor public. Il y va de la sincรฉritรฉ de la comptabilitรฉ de lโEtat. Dans son rapport pour la gestion 2018, rendu public, la Cour des comptes a relevรฉ que, non seulement le compte 470 (avances de trรฉsorerie) nโa pas รฉtรฉ apurรฉ, mais en plus, il sโรฉtait accru. Il est ainsi passรฉ de 102 464 763 097 FCFA ร 107 183 088 813 FCFA. Le gouvernement, dans sa rรฉponse, justifia la persistance de ce compte par le fait que le montant inscrit correspond aux ยซ ๐๐ฎ๐น๐ฎ๐ถ๐ฟ๐ฒ๐ ๐ฝ๐ฎ๐๐ฒฬ๐ ๐ฝ๐ฎ๐ฟ ๐ฎ๐๐ฎ๐ป๐ฐ๐ฒ๐ ๐๐๐ฟ ๐น๐ฎ ๐ฝ๐ฒฬ๐ฟ๐ถ๐ผ๐ฑ๐ฒ ๐ฑ๐ฒ ๐ฐ๐ฟ๐ถ๐๐ฒ ๐ฝ๐ผ๐๐-๐ฒฬ๐น๐ฒ๐ฐ๐๐ผ๐ฟ๐ฎ๐น๐ฒ (๐ฑ๐ฒฬ๐ฐ๐ฒ๐บ๐ฏ๐ฟ๐ฒ ๐ฎ๐ฌ๐ญ๐ฌ, ๐ท๐ฎ๐ป๐๐ถ๐ฒ๐ฟ ๐ฎ๐ฌ๐ญ๐ญ, ๐๐ฒฬ๐๐ฟ๐ถ๐ฒ๐ฟ ๐ฎ๐ฌ๐ญ๐ญ) ๐ป๐ผ๐ป ๐ฟ๐ฒฬ๐ด๐๐น๐ฎ๐ฟ๐ถ๐๐ฒฬ๐ ๐ฑ๐ ๐ณ๐ฎ๐ถ๐ ๐ฑ๐ฒ ๐นโ๐ผ๐ฟ๐ฑ๐ผ๐ป๐ป๐ฎ๐ป๐ฐ๐ฒ ๐ปยฐ๐ฎ๐ฌ๐ญ๐ญ-๐ฌ๐ฌ๐ณ ๐ฑ๐ ๐ญ๐ฐ ๐ฎ๐๐ฟ๐ถ๐น ๐ฎ๐ฌ๐ญ๐ญ, ๐ฝ๐ฎ๐ฟ ๐น๐ฎ๐พ๐๐ฒ๐น๐น๐ฒ ๐นโ๐๐๐ฎ๐ ๐ฑ๐ฒ ๐๐ผฬ๐๐ฒ ๐ฑโ๐๐๐ผ๐ถ๐ฟ๐ฒ ๐ปโ๐ฎ ๐ฝ๐ฎ๐ ๐ฟ๐ฒ๐ฐ๐ผ๐ป๐ป๐ ๐น๐ฒ๐ ๐ผ๐ฝ๐ฒฬ๐ฟ๐ฎ๐๐ถ๐ผ๐ป๐ ๐ฒ๐ณ๐ณ๐ฒ๐ฐ๐๐๐ฒฬ๐ฒ๐ ๐ฎ๐ ๐ฐ๐ผ๐๐ฟ๐ ๐ฑ๐ฒ ๐ฐ๐ฒ๐๐๐ฒ ๐ฝ๐ฒฬ๐ฟ๐ถ๐ผ๐ฑ๐ฒ ยป.
Toutes ces dรฉpositions attestent de ce que les fonds utilisรฉs pour payer les salaires รฉtaient les fonds du Trรฉsor public logรฉs ร la BCEAO. Ce nโรฉtait donc pas des fonds de la BCEAO. La BCEAO a mouvementรฉ les comptes du Trรฉsor sur la base de la signature des diffรฉrents comptables publics dont les spรฉcimens avaient รฉtรฉ dรฉposรฉs ร la BCEAO pendant tout le temps quโils occupaient lesdits postes. Si la BCEAO avait mouvementรฉ lesdits comptes sur la base de signatures non enregistrรฉes ร son niveau, elle se serait rendue coupable de complicitรฉ de vol. Or ni, le ministre en charge de lโรฉconomie, ni celui en charge des finances, ni le Premier ministre, a fortiori le Prรฉsident de la Rรฉpublique nโavaient de signature sur un compte du Trรฉsor ร la BCEAO.
A ce propos, il convient de rappeler comment fonctionnent les postes comptables du Trรฉsor. Lโassignataire dโun poste comptable du Trรฉsor en est pรฉnalement et pรฉcuniairement responsable jusquโร ce quโun nouvel assignataire soit nommรฉ et que la passation de charges entre lโassignataire entrant et le sortant ait รฉtรฉ dument faite. De ce qui prรฉcรจde, les comptables publics assignataires des diffรฉrents comptes ne pouvaient se dรฉtacher de leurs obligations de leur chef sans sโexposer ร de graves consรฉquences. Et nul ne peut leur reprocher dโavoir fait fonctionner leurs postes comptables sous le prรฉtexte dโune crise politique.
Cependant, la rรฉponse de lโEtat au reproche de la Cour des Comptes sur le compte dโattente invite ร se poser une question fondamentale. Que sont-ils devenus les 200 millions dโEuros que la France, ร travers lโAFD, avait octroyรฉs ร lโEtat de Cรดte dโIvoire aprรจs le 11 Avril 2011, pour dit-on apurer les arriรฉrรฉs de salaires ? La rรฉponse ร cette question peut aider ร comprendre lโubuesque condamnation du Prรฉsident Laurent GBAGBO dans cette affaire abracadabrante dite de ยซ casse de la BCEAO ยป.
En effet, Tout juste aprรจs lโรฉviction manu militari du Prรฉsident Laurent GBAGBO du pouvoir, le gouvernement franรงais a allouรฉ un prรชt de 200 millions dโEuros (environ 263 milliards de FCFA) au gouvernement de monsieur Ouattara pour, dit-on, payer les salaires comme lโa annoncรฉ une dรฉpรชche de lโAFP du 21/4/2011. On peut lire dans cette dรฉpรชche les propos de madame Christine Lagarde, alors ministre de lโEconomie qui dit :
ยซ ๐
โ๐๐ ๐จ๐๐๐ฃ๐ฬ ๐๐ช๐๐ค๐ช๐ง๐โ๐๐ช๐ ๐ก๐ ๐๐๐ง๐๐ฃ๐ฉ๐๐ ๐๐ ๐กโ๐๐ฉ๐๐ฉ ๐๐ง๐๐ฃ๐ฬง๐๐๐จ ๐ฆ๐ช๐ ๐ฅ๐๐ง๐ข๐๐ฉ ๐ฬ ๐กโ๐ผ๐๐๐ฃ๐๐ ๐๐ง๐๐ฃ๐ฬง๐๐๐จ๐ ๐๐ ๐๐ฬ๐ซ๐๐ก๐ค๐ฅ๐ฅ๐๐ข๐๐ฃ๐ฉ ๐๐ (๐๐ฬ๐๐ก๐ค๐ฆ๐ช๐๐ง) ๐ช๐ฃ ๐ฅ๐ง๐ฬ๐ฉ ๐๐ค๐ฃ๐ฉ ๐ก๐ ๐ฅ๐ง๐๐ข๐๐ฬ๐ง๐ ๐ฉ๐ง๐๐ฃ๐๐๐ ๐จ๐๐ง๐ ๐ซ๐๐ง๐จ๐ฬ๐ ๐๐ซ๐๐ฃ๐ฉ ๐ก๐ ๐๐๐ฃ ๐๐ช ๐ข๐ค๐๐จ ๐โ๐๐ซ๐ง๐๐ก. ๐พ๐๐จ 200 ๐ข๐๐ก๐ก๐๐ค๐ฃ๐จ ๐โ๐๐ช๐ง๐ค๐จ ๐ฅ๐๐ง๐ข๐๐ฉ๐ฉ๐ง๐ค๐ฃ๐ฉ ๐๐ ๐๐๐๐ง๐ ๐๐๐๐ ๐๐ช๐ญ ๐๐๐จ๐ค๐๐ฃ๐จ ๐ช๐ง๐๐๐ฃ๐ฉ๐จ ๐๐ฉ ๐ฃ๐ค๐ฉ๐๐ข๐ข๐๐ฃ๐ฉ ๐๐ช๐ญ ๐๐ง๐ง๐๐ฬ๐ง๐ฬ๐จ ๐๐๐จ ๐จ๐๐ก๐๐๐ง๐๐จ. ๐พ๐ ๐ฅ๐ง๐๐ข๐๐๐ง ๐ซ๐๐ง๐จ๐๐ข๐๐ฃ๐ฉ ๐จ๐๐ง๐ ๐จ๐ช๐๐ซ๐ ๐ช๐ฃ ๐ฅ๐๐ช ๐ฅ๐ก๐ช๐จ ๐ฉ๐๐ง๐ ๐โ๐ช๐ฃ๐ ๐๐๐ช๐ญ๐๐ฬ๐ข๐ ๐ฉ๐ง๐๐ฃ๐๐๐ ๐๐ 150 ๐ข๐๐ก๐ก๐๐ค๐ฃ๐จ ๐โ๐๐ช๐ง๐ค๐จ.ยป
Or, il est constant que lesdits salaires avaient รฉtรฉ dรฉjร payรฉs par le gouvernement prรฉcรฉdent et aucun fonctionnaire et agent de lโEtat ne se souvient avoir รฉtรฉ payรฉ derechef pour les trois mois pour lesquels ils avaient dรฉjร perรงu leur salaire. Malheureusement pour les nรฉgateurs des รฉvidences, la comptabilitรฉ, quโelle soit publique ou privรฉe, est une science exacte. Lโexactitude de la comptabilitรฉ publique a restituรฉ la vรฉritรฉ. Dans lโimpossibilitรฉ de justifier lโusage quโil a fait des 200 millions ร lui allouรฉs par lโEtat franรงais pour payer des salaires qui avaient รฉtรฉ dรฉjร payรฉs, le gouvernement ivoirien nโa pas trouvรฉ dโautre parade que la prise de lโordonnance ci-dessus rappelรฉe. Mais sa propre dรฉcision politique a placรฉ le gouvernement lui-mรชme dans une impasse comptable sans issue. Dรจs lors, la vรฉritรฉ implacable que le gouvernement a รฉtรฉ obligรฉ dโadmettre, ร force de relances de la Cour des Comptes, a รฉtรฉ de reconnaรฎtre au moins que les salaires des fonctionnaires et autres agents de lโEtat avaient รฉtรฉ dรปment payรฉs y compris aux anciens membres de lโhรดtel du Golf et les magistrats ivoiriens qui ont condamnรฉ le Prรฉsident Laurent GBAGBO ร 20 ans.
Mais cette condamnation en mรชme temps offre une porte de sortie comptable ร lโusage encore non รฉlucidรฉ des 200 millions.
En effet, en condamnant le Prรฉsident ร 20 ans de prison, le gouvernement ne voulait quโune chose, lโรฉliminer politiquement. En le condamnant ร payer 329 milliards de FCFA (500 millions dโEuros) de dommages et intรฉrรชts ร payer non pas ร la BCEAO, mais ร lโEtat de Cรดte dโIvoire, le gouvernement se crรฉe un dรฉbiteur fictif. Sur le plan comptable, le Prรฉsident Laurent GBAGBO devient le dรฉbiteur des 329 milliards. Toute chose qui permet, par le jeu comptable, dโapurer le compte 470 ci-dessus visรฉ en transfรฉrant le montant inscrit au dรฉbit de ce compte sur le crรฉdit dโun compte de gestion dรฉfinitif ยซ titrรฉ dommages et intรฉrรชts attendus ยป dont le dรฉbiteur serait ยซ Laurent Gbagbo ยป. La consรฉquence est que les 200 millions dโeuros dโarriรฉrรฉs de salaires, qui nโexistaient pas, deviendraient du coup les salaires normalement comptabilisรฉs. Ainsi le compte 470 qui ne pouvait รชtre apurรฉ deviendrait alors un compte ร solde nul.
Au niveau des banques centrales, les choses sont encore davantage claires et nettes. Il y a des vols, mais pas par les prรฉposรฉs du Prรฉsident Laurent GBAGBO
๐ฎ- ๐๐ฎ ๐บ๐ฎ๐๐ฒฬ๐ฟ๐ถ๐ฎ๐น๐ถ๐๐ฒฬ ๐ฑ๐ฒ๐ ๐๐ผ๐น๐ ๐ฎ๐ ๐ป๐ถ๐๐ฒ๐ฎ๐ ๐ฑ๐ฒ๐ ๐ฏ๐ฎ๐ป๐พ๐๐ฒ๐ ๐ฐ๐ฒ๐ป๐๐ฟ๐ฎ๐น๐ฒ๐
Toutes les dรฉpositions des dirigeants des banques indiquent que leurs agences, dans certains quartiers, ont fait lโobjet de pillage aprรจs le 31 mars 2011.
Sur ce point, la dรฉposition de monsieur Hyacinthe Kouakou OKOU, directeur gรฉnรฉral adjoint de la Caisse Nationale des caisses dโรฉpargne (CNCE), faite devant le procureur de la Rรฉpublique, le 9/6/2011 ร 12h51 mn, est sans รฉquivoque.
- ๐๐๐๐๐ข๐๐๐ข๐ ๐๐ ๐๐ ๐
๐ฬ๐๐ข๐๐๐๐๐ข๐ : ยซ ๐๐๐ก๐๐ -๐๐๐ข๐ ๐ฃ๐๐ก๐๐ ๐๐๐๐ก ๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐ ๐ ๐๐๐๐ ๐๐๐ ๐๐๐๐ก๐ ๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐ ๐๐ ๐โ๐๐๐๐๐๐ ๐๐๐๐ก๐๐๐๐ ๐๐ ๐๐ ๐ถ๐๐ถ๐ธ ๐๐ข ๐๐๐๐ก๐๐๐ข.ยป
- ๐๐๐๐ ๐๐๐ข๐ ๐๐พ๐๐ : ยซ ๐๐๐ก๐๐ ๐๐๐๐๐ข๐ ๐ ๐๐๐๐๐ก๐๐๐๐๐ฬ ๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐๐ก ๐๐ข๐ ๐๐ขโ๐๐ข 31 ๐๐๐๐ 2011 ๐๐ฅ๐๐๐๐ก๐ฬ๐๐ ๐๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐ ๐โ๐ด๐๐๐๐ ๐๐ก ๐โ๐ด๐๐ฆ๐๐๐. ๐ฟ๐ ๐๐ข๐๐ก ๐๐ข ๐๐๐๐๐ 19 ๐๐ฃ๐๐๐ 2011 ๐๐ข 20 ๐๐๐๐๐๐๐๐ 20 ๐๐ฃ๐๐๐ 2011, ๐๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐๐๐ก๐ ๐๐ ๐๐ ๐ถ๐๐ถ๐ธ ๐๐๐ก ๐ฬ๐ก๐ฬ ๐๐๐๐๐๐๐ฬ๐ ๐๐ข๐ ๐โ๐๐๐๐๐๐ ๐๐๐๐ก๐๐๐๐ ๐๐ ๐๐๐ก๐๐ ๐๐๐๐๐ข๐ ๐ฬ๐ก๐๐๐ก ๐๐๐ก๐๐๐๐ ๐โ๐ฬ๐ก๐๐ ๐๐๐๐๐ฬ๐ ๐๐๐ ๐๐๐ ๐๐๐๐ ๐๐๐๐๐ ๐๐ ๐๐๐๐๐ . ๐ฟ๐ ๐ ๐๐ก๐ข๐๐ก๐๐๐ ๐๐ ๐๐๐๐ ๐ ๐๐๐๐ฬ๐โ๐๐๐ก ๐๐ข๐๐๐๐๐๐ข๐ ๐โ๐๐๐๐๐ ๐ ๐ข๐ ๐๐๐ ๐๐๐๐ข๐ฅ. ๐ฟ๐ ๐๐๐๐๐๐๐๐๐, ๐ข๐ โ๐ข๐๐ ๐ ๐๐๐ ๐ ๐ฬ๐ก๐ฬ ๐๐๐๐๐๐ ๐๐๐ข๐ ๐๐๐๐๐ ๐๐๐๐ ๐ก๐๐ก๐๐ ๐๐๐ ๐๐๐๐ก๐ . ๐๐๐ ๐๐๐๐ ๐ ๐ข๐ ๐๐๐ ๐๐๐๐ข๐ฅ, ๐๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐๐๐ก๐ ๐๐ ๐๐ ๐๐๐๐๐ข๐ ๐๐๐ก ๐๐๐๐๐๐๐ข๐ฬ ๐๐ ๐๐๐ฬ๐ ๐๐๐๐ ๐๐ ๐๐๐ข๐ฅ ๐๐๐๐๐ก๐๐๐๐๐ ๐๐ ๐น๐
๐ถ๐ผ ๐ ๐ข๐ ๐๐๐ ๐๐๐๐ข๐ฅ. ๐ถ๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐๐ ๐๐๐ก ๐๐๐๐ข๐ ๐ฬ ๐โ๐๐๐๐ฬ๐ ๐ฬ ๐๐ ๐๐๐๐๐ข๐ ๐๐ข๐ฅ ๐๐๐ ๐๐๐๐ ๐๐๐๐๐ ๐๐ก ๐๐ข๐ฅ ๐ก๐๐๐ฃ๐๐๐๐๐๐ข๐๐ ๐๐ ๐๐ ๐๐๐๐๐ข๐ ๐๐๐ข๐ ๐๐ฬ๐๐๐ข๐ก ๐โ๐๐ข๐ก๐๐๐๐ ๐๐ก๐๐๐ ๐๐ ๐๐ ๐๐๐๐ก ๐๐ ๐๐๐ข๐ โ๐๐ฬ๐๐๐๐โ๐๐ (๐๐๐ ๐๐๐ข๐ฅ ๐๐๐๐๐ก๐๐๐๐๐ ). ๐๐๐ข๐ก๐๐ ๐๐๐ ๐ก๐๐๐ก๐๐ก๐๐ฃ๐๐ ๐๐๐ข๐ ๐๐ฃ๐๐๐ ๐๐๐ก๐ก๐ ๐๐ข๐ก๐๐๐๐ ๐๐ก๐๐๐ ๐๐๐ก ๐ฬ๐โ๐๐ข๐ฬ. ๐๐๐ข๐ก ๐๐ ๐๐๐๐ ๐๐๐๐๐ ๐๐ ๐๐ ๐๐๐๐๐ข๐ ๐๐ ๐ก ๐๐๐ ๐ก๐ฬ ๐๐โ๐๐๐ ๐๐ 8โ ๐๐ข ๐๐๐ก๐๐ ๐ฬ 17 โ. ๐ ๐๐๐๐ ๐๐๐ ๐๐๐๐๐ ๐๐ ๐๐๐๐ ๐๐๐ข๐ ๐๐ข๐๐ก๐ก๐๐๐ ๐๐๐๐ฆ, ๐โ๐ข๐ ๐๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐๐ ๐๐ ๐๐ ๐๐๐๐๐ข๐, ๐๐๐ฬ๐ ๐๐๐ก ๐๐๐๐ ๐๐ ๐โ๐๐ก๐ก๐๐๐ข๐ ๐๐๐๐ก ๐๐๐ ๐๐๐๐๐๐ ๐๐๐ก ๐ฬ๐ก๐ฬ ๐๐๐๐ข๐๐๐๐๐๐ ๐๐๐ ๐โโ๐ข๐๐ ๐ ๐๐๐ ๐๐ข๐ ๐๐๐ข๐ ๐๐ฃ๐๐๐ ๐๐๐๐๐๐ , ๐๐ ๐ฃ๐ฬโ๐๐๐ข๐๐ ๐๐ข๐ ๐ก๐๐๐๐ ๐๐๐๐ก๐๐๐ก ๐๐๐ ๐๐๐๐๐ข๐๐ข๐๐ ๐ฬ๐ก๐๐๐ก ๐ข๐๐ ๐๐๐ก๐ ๐ข๐๐๐ โ๐ 4๐4 ๐๐๐๐๐ก๐๐๐๐ข๐๐ฬ๐ 6391 ๐ธ๐ 01. ๐ด ๐โ๐๐๐ก๐ฬ๐๐๐๐ข๐ ๐๐ข ๐ฃ๐ฬโ๐๐๐ข๐๐ ๐ ๐ ๐ก๐๐๐ข๐ฃ๐๐๐๐๐ก ๐๐๐ โ๐๐๐๐๐ ๐๐๐ข๐๐๐๐๐๐๐ก ๐๐๐๐ฬ๐ ๐๐๐๐ก๐๐๐ก ๐๐๐ ๐ก๐๐๐ข๐๐ ๐๐๐๐๐ก๐๐๐๐๐ . ๐๐๐๐๐ ๐๐๐ ๐๐๐๐๐๐ ๐๐๐๐ข๐๐๐๐๐๐ ๐๐๐ ๐โโ๐ข๐๐ ๐ ๐๐๐, ๐๐๐ ๐๐ข๐๐ก๐ ๐๐ข 20 ๐๐ก 21 ๐๐ฃ๐๐๐ ๐ฬ 19 โ, ๐๐๐ ๐๐๐๐ ๐๐๐๐๐ ๐๐๐๐ก๐๐๐ก ๐๐๐ ๐ก๐๐๐ข๐๐ ๐๐๐๐๐ก๐๐๐๐๐ ๐ ๐๐๐ก ๐ฃ๐๐๐ข๐๐ ๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐ก ๐๐๐ ๐๐๐ข๐ฅ ๐๐ข๐ก๐๐๐ ๐๐๐๐๐ก๐๐๐๐๐ ๐๐ข๐ ๐ฬ๐ก๐๐๐๐๐ก ๐๐๐ ๐ก๐ฬ๐ ๐๐๐ฃ๐๐๐ก ๐๐ ๐๐๐๐๐ข๐ ๐๐๐ข๐ ๐๐๐ ๐ ๐๐ ๐๐ ๐๐๐ฃ๐๐๐ข ๐๐ ๐๐ ๐๐๐๐๐ข๐ ๐๐๐๐ฬ๐ ๐๐ฃ๐๐๐ ๐๐ก๐ก๐๐โ๐ฬ ๐๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐๐ ๐๐ ๐๐ ๐๐๐๐๐ข๐. ๐ด๐๐๐ฬ๐ ๐๐ ๐ฃ๐๐, ๐๐๐ ๐๐๐ก ๐๐๐๐๐๐๐๐ฬ ๐๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐๐ ๐๐ก ๐๐๐ก ๐๐๐๐๐๐ฬ ๐๐ ๐๐๐ ๐ก๐ข๐๐ ๐๐ฃ๐๐๐ก ๐๐ ๐๐๐ ๐๐๐๐ฬ๐โ๐๐ ๐๐ข๐ฅ ๐๐๐๐๐๐ฬ๐๐๐ โ๐๐ข๐๐๐ ๐๐ข 21 ๐๐ฃ๐๐๐ 2011. ๐ฝ๐ ๐ฃ๐๐ข๐๐๐๐๐ ๐๐๐๐๐๐ข๐๐ ๐๐ข๐ ๐ ๐๐๐๐ ๐โโ๐ข๐๐ ๐ ๐๐๐, ๐๐ ๐๐๐๐ ๐ก๐๐ก ๐โ๐ ๐๐๐ ๐๐ข ๐ฬ๐ก๐๐ ๐๐๐๐ก ๐๐ 21 ๐๐๐๐๐ ๐๐ข๐ ๐๐๐ ๐น๐
๐ถ๐ผ ๐๐๐ฬ๐ ๐๐๐ก๐ ๐ ๐ข๐ ๐๐๐ ๐๐๐๐ข๐ฅ ๐๐๐๐ข๐ ๐๐๐๐๐ก ๐ก๐๐ข๐ก ๐๐๐๐ฬ๐ ๐ฬ ๐๐ ๐๐๐๐๐ข๐. ๐ท๐ข๐๐๐๐ก ๐๐ ๐๐๐๐๐๐๐ ๐ฬ ๐๐๐๐ ๐๐๐๐ฬ๐ ๐๐๐ก๐๐ ๐๐๐๐๐ข๐ ๐ ๐๐๐๐๐ข 2.326.167 353 ยป.
๐ฟ๐ ๐๐๐๐๐ข๐๐๐ข๐ : ยซ ๐๐ขฬ ๐๐ฃ๐๐ง ๐๐ข ๐๐๐ ๐๐๐๐๐ ๐๐๐ข๐ ๐๐๐ฆ๐๐ ๐๐๐ ๐ ๐๐๐๐๐๐๐ ๐๐๐ ๐๐๐๐๐ก๐๐๐๐๐๐๐๐๐ ๐๐ข ๐๐๐๐ ๐๐ ๐๐ฬ๐ฃ๐๐๐๐ 2011 ? ยป.
๐. ๐๐พ๐๐ : ยซ ๐ฟ๐๐ ๐๐๐๐๐ ๐ข๐ก๐๐๐๐ ๐ฬ๐ ๐๐๐ข๐ ๐๐ ๐๐๐ฆ๐๐๐๐๐ก ๐๐๐ ๐ ๐๐๐๐๐๐๐ ๐ฬ ๐๐ ๐๐๐ ๐๐ข ๐๐๐๐ ๐๐ ๐๐ฬ๐ฃ๐๐๐๐ ๐๐๐๐ฃ๐๐๐๐๐๐๐ก ๐๐ข ๐๐๐ฬ๐ ๐๐ ๐๐ก ๐๐ ๐๐๐๐ก๐๐๐ก ๐ก๐๐ก๐๐ ๐ฬ๐ก๐๐๐ก ๐๐ 7.394.097.613. ๐ถ๐๐ก๐ก๐ ๐๐๐ฬ๐๐๐ก๐๐๐ ๐ โ๐๐ ๐ก ๐๐๐๐ก๐ ๐๐๐๐๐ ๐ฬ ๐โ๐๐๐๐๐ข๐ก๐ข๐๐ฬ๐. ๐๐๐ก๐๐ ๐๐๐๐๐ก๐ ๐ฬ ๐๐ ๐ต๐ถ๐ธ๐ด๐ ๐ ๐ฬ๐ก๐ฬ ๐๐๐ฬ๐๐๐ก๐ฬ ๐๐๐ ๐๐ ๐๐๐ฬ๐ ๐๐ ๐๐ ๐โ๐ธ๐ก๐๐ก ๐๐๐ข๐ ๐๐ ๐๐๐ฆ๐๐๐๐๐ก ๐๐๐ ๐ ๐๐๐๐๐๐๐ ยป.
๐๐๐๐๐ข๐๐๐ข๐ : ยซ ๐๐๐ข๐ ๐๐๐ ๐๐๐๐๐ก๐๐๐๐๐๐๐๐๐ ๐๐๐ก-๐๐๐ ๐ฬ๐ก๐ฬ ๐๐๐ฆ๐ฬ๐ ? ยป
๐๐๐๐ข : ยซ ๐๐ข๐. ๐๐๐ข๐ ๐๐๐ ๐๐๐๐๐ก๐๐๐๐๐๐๐๐๐ ๐๐๐๐ก ๐๐๐ ๐๐๐๐๐ก๐๐ ๐ ๐๐๐ก ๐๐๐๐ฬ๐ ๐ฬ ๐๐ ๐ถ๐๐ถ๐ธ ๐๐๐ก ๐ฬ๐ก๐ฬ ๐๐๐ก๐๐ฬ๐๐๐๐๐๐ก ๐๐๐ฆ๐ฬ๐ ยป
๐๐๐๐๐ข๐๐๐ข๐ : ยซ ๐ท๐ข๐๐๐๐ก ๐๐ ๐๐๐๐ ๐, ๐ฃ๐๐ก๐๐ ๐๐๐๐๐ข๐ ๐-๐ก-๐๐๐๐ ๐ฬ๐ก๐ฬ ๐๐๐๐๐๐ฬ๐ ๐๐ ๐๐๐๐๐ ๐๐๐ ๐๐๐๐ ๐ฬ ๐๐๐ ๐๐๐๐ ๐๐๐๐๐ ยป.
๐๐๐๐ข : ยซ ๐๐๐ ๐๐๐ ๐๐ข ๐ก๐๐ข๐ก ยป.
Il convient de relever que le vol en question a eu lieu les 19 et 20 avril 2011, soit 8 jours au moins aprรจs le 11 avril 2011. Le Prรฉsident Laurent GBAGBO et son gouvernement ne gรฉraient plus le pays puisque le premier avait รฉtรฉ arrรชtรฉ le 11 Avril 2011.
Il convient รฉgalement de relever que la dรฉposition faite par le responsable de la banque devant le procureur est prรฉcise. Le pillage de cette banque a รฉtรฉ opรฉrรฉ par les FRCI, cโest-ร -dire, lโarmรฉe qui combattait contre lโarmรฉe rรฉguliรจre de lโEtat de Cรดte dโIvoire. Le numรฉro de la plaque dโimmatriculation du vรฉhicule transportant les voleurs a รฉtรฉ donnรฉe.
De ce qui prรฉcรจde, il est รฉtabli que le Prรฉsident Laurent GBAGBO et son gouvernement ont agi dans la plus grande lรฉgalitรฉ pendant toute la pรฉriode crise รฉlectorale. Cette lรฉgalitรฉ ne peut nullement est mise en cause par lโordonnance prise a posteriori par le Prรฉsident Ouattara le 14 Avril 2011 parce que celle-ci manque visiblement de base lรฉgale.
Le 14 Avril 2011, soit 3 jours aprรจs lโarrestation du Prรฉsident Laurent GBAGBO, Prรฉsident de la Rรฉpublique, le nouveau Chef de lโEtat a pris lโordonnance ci-dessus rappelรฉe. Celle-ci porte ยซ annulation dโactes rรฉglementaires et individuels et dรฉclarant nulles et non avenues toutes les dรฉcisions prises depuis le 4 dรฉcembre 2010 sous lโautoritรฉ de Laurent GBAGBO ยป.
Lโarticle 75 de la Constitution de 2000, sous lโรฉgide de laquelle a รฉtรฉ prise cette ordonnance, prescrit que le Prรฉsident de la Rรฉpublique peut demander ร lโAssemblรฉe nationale lโautorisation dโintervenir dans un domaine qui relรจve de la compรฉtence de la loi. Cette autorisation est donnรฉe sous la forme dโune loi dโhabilitation qui limite dans le temps et ร la seule matiรจre de la compรฉtence lรฉgislative dans laquelle le Prรฉsident souhaite intervenir. Or, il est constant que le 14 Avril 2011, lโAssemblรฉe nationale ivoirienne nโavait pas รฉtรฉ autorisรฉe ร siรฉger par le nouveau pouvoir, procรฉdant ainsi ร la dissolution de fait de celle-ci aprรจs le 11 avril 2011. Nโexistant pas, elle nโa donc pas pu valablement donner habilitation au Prรฉsident de la Rรฉpublique pour prendre une telle ordonnance. Ce dernier ne pouvait non plus se prรฉvaloir dโune autre loi dโhabilitation donnรฉe, le cas รฉchรฉant, ร son prรฉdรฉcesseur. La fin, pour quelque raison que ce soit, de lโune des institutions qui interagissent en la matiรจre (Prรฉsidence de la Rรฉpublique et Parlement) รฉteint de facto toute loi dโhabilitation antรฉrieurement prise. Pour sa dรฉfense, le gouvernement prรฉtend avoir pris cette ordonnance en se fondant sur lโarticle 48 de la Constitution qui autorise le Prรฉsident de la Rรฉpublique ร prendre, dans des circonstances exceptionnelles prรฉvues cet article, des mesures tout aussi exceptionnelles. Cet argument est aussi inopรฉrant pour les mรชmes raisons que celles qui rendaient impossible la prise dโune ordonnance. En effet, lโarticle 48 de cette constitution pose lui-mรชme les modalitรฉs de sa mise en ลuvre. Ces modalitรฉs sont les suivantes :
- Le Prรฉsident de la Rรฉpublique consulte obligatoirement le Prรฉsident de lโAssemblรฉe nationale et celui du Conseil constitutionnel ;
- Le Prรฉsident de la Rรฉpublique informe la nation par message
- LโAssemblรฉe nationale se rรฉunit de plein droit ;
Or, pour les raisons dรฉjร avancรฉes, le Prรฉsident Ouattara ne pouvait consulter ni le Prรฉsident de lโAssemblรฉe nationale, ni celui du Conseil Constitutionnel qui se trouvait ร cette date en exil au Ghana. LโAssemblรฉe nationale ne sโest pas rรฉunie puisquโelle en avait รฉtรฉ de fait empรชcher.
De mรชme, le 14 Avril 2011, nโayant pas encore prรชter serment, le Prรฉsident Ouattara nโavait pas le statut de Prรฉsident de la Rรฉpublique. Il nโavait donc pas la qualitรฉ pour mettre en ลuvre lโarticle 48.
Donc de quelque angle juridique que lโon considรจre la question, lโordonnance susmentionnรฉe est illรฉgale.
๐๐ผ๐ป๐ฐ๐น๐๐๐ถ๐ผ๐ป
Au total, le Prรฉsident Laurent GBAGBO a agi avec responsabilitรฉ pour รฉviter que lโรฉconomie du pays ne sโeffondre sous les actions de sabotage de la France, de lโUMOA, de la BCEAO. En tant que Prรฉsident de la Rรฉpublique au moment des faits, il a pris les mesures quโil fallait pour sauver le pays. Il nโa jamais agi en dehors de la lรฉgalitรฉ. Cโest dโailleurs ce que confirme le jugement de la CPI qui dit que le Prรฉsident Laurent Gbagbo aurait failli ร ses obligations de Chef de lโEtat sโil nโavait pas agi comme il avait fait.
Aucun vol nโa รฉtรฉ commis, ni ร la BCEAO, ni dans aucune autre banque commerciale par le Prรฉsident Laurent GBAGBO. Cโest donc ร juste raison que ni la BCEAO, ni les banques privรฉes ne se sont constituรฉes partie civile au pseudo procรจs pour vol. Ce pseudo procรจs a รฉtรฉ conduit dans les conditions que lโon sait par des juges qui ont perรงu leurs salaires des mois de dรฉcembre 2010, janvier, fรฉvrier et mars 2011 ร partir dโopรฉrations quโils qualifient de vol sans se condamner eux-mรชmes de receleurs.
Au demeurant, le rapport annuel de la BCEAO pour lโannรฉe 2011, approuvรฉ par le Conseil des ministres de lโUMOA, ne mentionne nullement de vol ร la BCEAO.
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