Depuis son exil, Larios Godé manoeuvre pour tenir en éveil son parti, le FPI. Homme de terrain, il est à la tâche pour installer plusieurs coordinations dudit parti en Europe. Dans un entretien accordé à Linfodrome via internet, Larios Godé dévoile les raisons profondes de son action.
Pouvez-vous nous en dire davantage sur votre parcours et vos postes de responsabilité occupés au sein du FPI ?
Je suis Larios Godé, S.G de section du parti de Gbagbo à Niangon Sud-Marché, Abidjan Yopougon, de 2001 à 2012. Il faut noter que la fédération Abidjan-Banco, dans sa politique d’approche des militants de base, a fait un découpage au niveau de Yopougon où on trouve plusieurs fédérations de zones. J'ai été membre du cabinet Fédéral chargé de l'encadrement des sections de Yopougon-Niangon, conduit par Yabé Charles. Pour la campagne présidentielle de 2010, la Direction départementale de campagne (D.D.C) m’a fait l’honneur de me nommer comme Directeur Local de Campagne (DLC) de Yopougon Niangon 3.
Depuis 2012 vous vivez loin de la Côte d’Ivoire, plus précisément à Londres où vous avez le statut d’exilé politique…
Je puis vous dire, cette situation est très difficile, surtout lorsque j’observe le cas de mes camarades avec qui j’ai travaillé sur le terrain. Certains sont décédés, d’autres emprisonnés ou en exil, je me sens très mal. Mais l’exil m’a permis de beaucoup réfléchir, de prendre courage et de continuer la lutte, comme depuis les premiers moments.
Depuis votre exil donc, vous venez d’installer depuis le samedi 23 juin à Paris, une coordination du parti ‘’Abidjan-Banco-Yopougon’’ en Europe. Pourquoi l’installation d’une telle coordination en Europe ?
Nous avons décidé d’installer cette coordination parce que nous sommes militants de la fédération Abidjan-Banco. Et il y a d‘énormes défis qui se dressent sur le chemin de notre parti actuellement. De plus, la fédération Abidjan-Banco est l’une des plus importantes du district d’Abidjan. Car, comme on le dit à Abidjan, le parti qui gagne les élections à Yopougon, les gagne sur le plan national. Vous comprenez donc qu’appartenir à une telle fédération nous donne de lourdes responsabilités et nous oblige à bouger, même en exil.
Quels sont les missions et les objectifs assignés à cette coordination Europe ?
D’abord, il s’agit de maintenir la flamme du parti allumée, partout où nous sommes, nous les militants du parti de Gbagbo. C’est du reste ce que disait notre président Laurent Gbagbo, quand il nous invitait à implanter le parti dans notre sphère d’action. Prenant appui sur cette invitation de notre président, je veux participer à ma manière à la mise en pratique de cette idée. Et pour ce faire, je trouve que les militants de la diaspora en Europe, peuvent fédérer leurs énergies pour contribuer à la vitalité du parti dans cette partie du monde, et surtout être un appui majeur pour la fédération mère à Abidjan. Cela dit, même si des structures du parti existent en Europe, il y a toujours de la place pour agir.
De façon beaucoup plus concrète, sur quoi vont porter vos actions ?
Il est urgent à court terme, de nous retrouver pour mettre ensemble nos idées et stratégies de lutte pour constituer un relai important pour le parti dans sa stratégie de communication avec l’extérieur. À moyen terme, nous prévoyons effectuer des démarches en Europe, sous l’autorité de la fédération mère, pour contribuer à protéger l’image de notre parti partout en Europe, et surtout à mobiliser nos militants pour participer activement à toutes les luttes engagées par le parti pour la libération des prisonniers politiques, dont notre président Laurent Gbagbo et son épouse. À long terme, il s’agira de lever des fonds pour aider durablement le parti dans son fonctionnement, en effectuant périodiquement des voyages en Côte d’Ivoire pour partager intimement les difficultés qui pourraient survenir. De tels objectifs commandent que nous mettions en place une telle coordination.
Est-ce que cette initiative ne va pas détériorer vos relations avec la fédération locale ?
Pour moi, c’est une bonne nouvelle. J’aime mon parti comme tous les ivoiriens. Aujourd’hui en exil, je veux participer aux activités du bureau fédéral actuellement dirigé par Kuyo Narcisse. Je vous rappelle que la fédération Abidjan - Banco Yopougon, dans son programme politique d’approche des militants de base, fait des tournées de mobilisation et de sensibilisation dans toutes les sections de Yopougon et cela coûte énormément cher. Il faut, par exemple, des bâches, des chaises, la sono, même le local devant abriter la manifestation etc. Ainsi, pour l’amour que Yopougon porte au président Gbagbo, nous pouvons travailler ensemble pour faire triompher ses idéaux, sans qu’aucun conflit ne surgisse.
Comment se porte la fédération mère, vous avez des nouvelles de leurs activités depuis Abidjan –Yopougon ?
Effectivement, la fédération mère est au travail. Je reçois les images et vidéos de leurs activités chaque fois. Et c’est ce qui nous a motivés à mettre en place cette coordination Europe comme je l’ai dit, pour aider la fédération mère.
Dans combien de pays allez-vous installer ces coordinations ?
Dans toute l’Europe mais il faut d’abord faire un travail sur le terrain.
Quel est votre appel aux membres de la diaspora et ceux de la coordination locale ?
Aux militants de la diaspora, je lance un appel à la mobilisation pour la réussite de ces actions que nous voulons poser pour le bien de notre parti, qui nous est si cher. Nous sommes à un carrefour important de la marche de notre parti, qui est tiraillé de toute part : d’un côté des camarades d’hier qui semblent prendre une autre route perpendiculaire à la ligne originelle tracée par les pères fondateurs ; de l’autre, un régime au pouvoir qui ne fait que jeter en prison ou pousser à l’exil, tous nos vaillants militants, espérant ainsi mettre sous l’éteignoir, les réalisations et les acquis importants chèrement mis en place par le pouvoir du président Laurent Gbagbo. Ceux de nos militants restés au pays, sont soumis à des pressions inimaginables de la part du régime au pouvoir, et sont souvent obligés de mettre en veilleuse leur ardeur militante, vu que le régime qui était sensé les protéger par le jeu démocratique, est devenu celui qui les terrorise.
Aux responsables locaux de la coordination FPI, nous leur disons que nous sommes constamment informés de l’enfer qu’ils vivent actuellement sous ce régime au pouvoir à Abidjan et nous louons leur courage. Nous leur demandons de rester toujours soudés et de continuer à entretenir nos militants, afin qu’ils gardent la flamme allumée. Des jours glorieux s’annoncent pour eux et la Côte d’Ivoire. Et pour aider notre parti à entrer dans cette gloire, il faut que nous soyons solidaires dans l’action. Les actes que nous prévoyons poser, et que nous avons annoncés plus haut, vont dans ce sens.
Pour finir, nous disons merci d’avance à tous les camarades en Europe qui se sont déjà rendus disponibles pour nous accompagner dans la mise en place de notre coordination et nous leur assurons de notre totale disponibilité pour tout échange sur la question.