Anciennement S.G de section du parti de Gbagbo à Niangon Sud-Marché, Abidjan Yopougon, de 2001 à 2012 et membre du cabinet Fédéral chargé de l'encadrement des sections de Yopougon-Niangon et en exil à Londres depuis l’éclatement de la crise post-électorale de 2010, Larios Godé parle de la récente actualité au FPI. Dans une déclaration dont copie est parvenue à Linfodrome, Larios Godé réagit suite à la conférence de presse de Affi N’Guessan.
1. De la forme de ses propos :
Nous avons vu quelqu’un qui était très remonté contre celui qu’il appelait quelques jours auparavant, son « patron », avec des propos haineux aux couleurs d’injures injustifiées. Tout le long de ses propos, aucun mot de compassion à l’endroit du président Laurent Gbagbo, qui vient de sortir de prison sous condition. Pour quelqu’un qui va rencontrer son patron qu’il n’a pas vu depuis plus de 8 ans, il aurait fallu que dans les propos liminaires, M. Affi lui adresse des mots de réconfort, quelles que soient les difficultés rencontrées, avant de rentrer dans les invectives et l’affrontement. Cela l’aurait grandi et aurait appelé des interrogations dans l’opinion nationale et internationale, en tout cas pour des personnes neutres dans ce bras de fer avec le président Gbagbo.
Au lieu de cela, on a vu une personne qui était surexcitée et pressée d’en découdre avec le Président Gbagbo, qu’il n’a même pas rencontré pour savoir sa position réelle sur le sujet. On se demande alors, quelles sont les motivations de M. Affi en partant rencontrer son patron en Belgique ? Était-ce vraiment pour aller discuter franchement avec lui ou aller le rabaisser moralement, suite à sa victoire planétaire sur la CPI et sa célébrité de plus en plus renforcée au niveau mondial ? Dans cette optique, M. Affi est dans son rôle qu’il n’a jamais quitté, celui d’être un suppôt du pouvoir Ouattara et démolisseur de toute tentative de contrer ce régime, d’où qu’elle vienne.
Dès lors, on comprend aisément les mots choisis par Affi et l’attitude adoptée pour décrire les actions que lui-même prête au président Gbagbo, qu’il n’a pas encore une fois, rencontré. Or ce même Affi disait que les propos transmis par les membres du FPI du camp Gbagbo, ne venaient pas de lui, mais de ces derniers lors de sa candidature au poste de président du FPI à l’approche du congrès que le camp Affi avait organisé et qui l’a illégitimement porté à la tête du parti. Il avait en son temps prononcé des mots très déplacés à l’encontre du président Gbagbo dont la candidature avait été rejetée par l’équipe d’Affi, prétextant que cette candidature ne venait pas de Gbagbo mais de personnes intermédiaires à cette époque. Il était aussi dans son rôle à cette époque, fort du soutien du régime d’Abidjan, soutien qu’il continue d’entretenir aujourd’hui, par cette sortie plus qu’hasardeuse.
Dans cette logique du fait que les intermédiaires ne font que prêter à Gbagbo des propos qui ne viennent pas de lui, il aurait fallu que M. Affi garde son calme, suite à l’échec de cette rencontre, vu que les messages sont transmis encore une fois par des personnes du camp Gbagbo auxquelles il n’accorde pas de crédit. Il serait alors dans l’attente d’une rencontre au cours de laquelle, il aurait la vraie version des idées du président Gbagbo, et alors seulement il pourrait livrer ses sentiments. Mais faire comme il vient de le faire, il cherche à neutraliser Gbagbo dans l’opinion nationale en le traitant de tous les noms. Pour ce faire il mélange des vérités, à son profit, et des contre-vérités au compte du président Gbagbo.
Cette supercherie ne nous échappe pas. Et nous pouvons le dire sans risque de se tromper que M. Affi vient encore une fois d’échouer dans sa sale besogne, comme il avait échoué les années passées quand il disait que le FPI doit tourner la page Gbagbo, car pour, lui ce dernier ne reviendrait plus dans le jeu politique, car il ne serait pas libéré de ses ennuis avec la justice internationale et nationale, assurance à lui donnée par le régime, dont il était et demeure l’instrument destructeur des adversaires. Il veut se donner de l’envergure qu’il n’a pas, en se servant de l’image de Gbagbo hautement appréciée des tous, dans le monde entier. D’où son acharnement sur cette icône de la politique mondiale, avec pour objectif de le salir au maximum, et de se donner e la contenance au niveau politique comme celui qui a détruit politiquement Gbagbo. Dieu nous en garde !
2. Du contenu de son discours
M. Affi soutient que le président Gbagbo est dans une posture de division du parti FPI. A ce sujet, nous voulons rappeler à M. Affi que quelqu’un comme le président gbagbo, qui a créé le FPI dans des conditions difficiles des années 80 avec le parti unique, et qui a traversé toutes sortes de périodes très mouvementées, au risque de sa vie pour ce parti, ne peut pas contribuer à son déchirement, juste pour être le seul à bord pour l’éternité ! C’est soit mal connaître l’homme, malgré les années passées auprès de lui, soit n’avoir jamais supporté sa présence à la tête du parti pendant toutes ces années, et vouloir donc l’éjecter à son propre profit dès que l’occasion se serait présentée. Pour notre part, c’est dans cette dernière posture que se présente Affi. Il profite des moments de faiblesse pour porter l’estocade, car nous sommes en politique selon ses propos. Et là, toujours selon Affi, les personnes ne comptent pas mais seuls les textes.
C’est vrai, il faut les textes, mais on peut falsifier les textes à son avantage tant que ceux qui doivent dire le droit sont dans la combine avec soi ; et c’est le cas ici, puisque le régime s’est empressé de reconnaître le camp Affi comme seul interlocuteur et responsable du FPI. A ce titre lui Affi, a fait arrêter et emprisonner des responsables du FPI qui soutiennent le président Gbagbo. Mais ce qu’Affi oublie, c’est qu’en plus de la légalité, il faut surtout la légitimité, et cela ne se marchande pas, car c’est le peuple, en l’occurrence les militants, qui la donne. A ce propos nous pensons qu’il n’y a pas match entre Affi et Gbagbo.
En effet le FPI avec Gbagbo c’est au moins 48% de l’électorat national, même avec la fraude mondiale du camp Ouattara en 2010, sinon plus de 56% en réalité. Cette légitimité, Affi n’a pas pu la conserver au profit du FPI en 2015, lui qui a eu moins de 10% à la présidentielle de cette année là. Or donc la personnalité compte aussi en politique, contrairement à ce que dit Affi, qui est toujours hors jeu et proclame qu’il est le président légal et reconnu par ses amis du pouvoir actuel d’Abidjan. Ainsi donc, qu’ Affi s’en prenne à lui-même, et laisse le président Gbagbo en paix pour conduire les grands dossiers de la nation. Car lui Affi, ne représente rien aux yeux de l’écrasante majorité des militants du FPI et ne peut en conséquence se livrer à une concurrence avec le vrai leader du FPI actuellement qu’est le président Gbagbo. Et prétendre que Gbagbo veut lutter la tête du parti avec lui Affi est simplement ridicule et insensé.
Affi dit que ce n’est pas sa parole qui fait de quelqu’un président du FPI. Cela est vrai car il n’en a pas la légitimité et le coffre nécessaire pour le faire. Mais si le président Gbagbo dit aujourd’hui que M. Affi doit conduire le FPI pour une période donnée, pour telle ou telle raison, il en aura la légitimité auprès des militants, si les raisons sont jugées fondées par ceux-ci !
Affi traite Gbagbo d’ingrat. Car il aurait beaucoup fait pour Ggagbo, et ne comprend pas qu’on dise que c’est Gbagbo qui l’a fait. Il soutient que le temps de Gbagbo est passé, et ironise que certains ne savent même pas comment manipuler un smartphone. Mais Affi doit avoir la mémoire très courte. Est-ce qu’il sait seulement ce que les militants en majorité, qu’il ne reconnaît pas aujourd’hui, par ce qu’ils soutiennent Gbagbo, ont fait pour lui ?
En effet quand lui et les autres cadres du parti étaient en prison, les militants ne les ont pas laissés pourrir en cet endroit, encore moins tourné leur page; mais nous avons continué la lutte en demandant avec tous les risques, leur libération par des manifestations et des soutiens de tout genre. Nous le faisions car lui Affi , était le président légal et légitime du FPI, désigné par les militants, avec l’onction du président Gbagbo, qu’il accuse aujourd’hui de vouloir diviser le parti. Si les mêmes militants disent dans leur grande majorité que tu dois laisser la direction du parti suite à un congrès, au profit d’un autre, tu dois t’exécuter si vraiment tu n’avais pas en projet de lutter pour rester indéfiniment à la tête du parti, contrairement à ton accusation contre le président Gbagbo qui chercherait à le faire.
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Donc s’il y a ingratitude, c’est bien toi Affi qui en es coupable envers les militants que nous sommes. En tout état de cause, quand tu fais tes rassemblements au compte du FPI, tu vois que le monde que tu draines est ultra minoritaire face à celui du camp qui soutient Gbagbo. Et cela devrait t’interpeler et reconnaître humblement la volonté des militants, au lieu de t’accrocher à des textes manipulés sur mesure; c’est cela l’esprit du FPI, le vrai qu’incarne Gbagbo, et non celui alimentaire que tu incarnes avec ta poignée de suiveurs régulièrement affamés.
En conclusion, la sortie d’Affi, loin de nous ébranler en tant que militants, nous aura donné beaucoup de ressources morales pour continuer la lutte aux côtés du président Laurent Gbagbo, et nous convainc de ce que nous sommes dans le vrai ; la voie du sursaut populaire et de la victoire du FPI en 2020. En réalité, nous les militants n’attendions rien de cette rencontre, car nous connaissons l’homme Affi et savions d’avance qu’il finirait par sortir quelque chose pour rester dans son rôle. Et c’est ce qui s’est passé ! Nous rassurons le camarade président Gbagbo que les fondations de son parti restent solides et nous restons très mobilisés et attendons son retour triomphal dans les prochains mois.