Le 2ᵉ vice-président du Conseil Stratégique Politique (CSP) du PPA-CI, Damana Adia Pickass, a tenu un meeting le dimanche 30 septembre 2024, au Foyer des jeunes de Marcory. L’ancien président des jeunes du FPI répondait ainsi à l’invitation de la coordination régionale d’Abidjan Sud de la Ligue des jeunes du PPA-CI. L'assemblée régionale, regroupant les fédérations de la ligue des jeunes PPA-CI des communes de Port-Bouët, Marcory, Koumassi et Treichville, a démarré aux alentours de 17h45. De nombreuses interventions ont marqué cette rencontre militante, dont celles de Koua Justin, secrétaire général adjoint (SGA), de Dago Aimé, secrétaire national (SN), et du doyen Abou Cissé. Le discours très attendu de Damana Adia Pickass a débuté par une minute de silence en hommage aux militants décédés. « Chers amis, nous sommes réunis aujourd’hui dans le cadre de l’opération CAP 2025 pour animer et remobiliser nos bases, en particulier la jeunesse, car vous êtes le pilier du parti. Nous sommes là pour échanger, afin que chacun, dans l’ordre et la discipline, sache ce qu’il a à faire », a-t-il introduit. Il a ensuite poursuivi en déclarant : « Le nom de Laurent Gbagbo doit être réinscrit sur la liste électorale et il doit être candidat aux élections de 2025. » Les révélations de Robert Bourgi et les élections de 2010 Abordant les récentes révélations de l'avocat français Robert Bourgi sur les élections présidentielles de 2010, Damana Adia Pickass a souligné leur importance. Selon Bourgi, Laurent Gbagbo aurait en réalité remporté ces élections. Pickass a rappelé que « Robert Bourgi n’est pas un homme ordinaire. Lorsqu’il fait de telles déclarations dans ses mémoires, à ce moment précis, ce ne sont pas des révélations anodines. » Il a affirmé que nombreux étaient ceux qui savaient déjà que Gbagbo avait gagné, notamment grâce aux informations des services de renseignement. Selon lui, les autorités internationales disposaient des véritables résultats, mais ont choisi d’agir différemment, compromettant ainsi la démocratie. Damana Pickass a également rappelé les propos de l'ancien président français Nicolas Sarkozy, qui avait explicitement affirmé avoir délogé Gbagbo pour installer Alassane Ouattara. « Sarkozy a même parlé de "vitrifier" Laurent Gbagbo, et c’est ce que nous avons vécu lors de l'assaut sur la résidence présidentielle », a-t-il dénoncé, évoquant les violences subies par l’ouest de la Côte d'Ivoire, notamment dans les villes de Guiglo, Guitrozon et Duékoué, ainsi que dans les villages comme Adébem et Godjiboué. Selon lui, ces événements ont profondément marqué la population ivoirienne. Il a également mentionné que lors du procès de Gbagbo à la Cour pénale internationale (CPI), la procureure Fatou Bensouda avait précisé que le procès ne visait pas à déterminer qui avait gagné les élections. « Ils savaient qui avait gagné, c’est pour cela qu’ils ont refusé le recomptage des voix », a-t-il affirmé. Pickass a souligné que la demande de recomptage des voix de Laurent Gbagbo n’avait pas été acceptée, ni en Côte d’Ivoire, ni à l’ONU. Un appel au dialogue national et à la refonte de la CEI Face aux révélations de Bourgi, Damana Adia Pickass a appelé au dialogue entre Ivoiriens, exhortant le président Alassane Ouattara à initier des discussions avec les acteurs politiques pour l’organisation des élections de 2025. Il a insisté sur le fait que des sujets d'une telle importance ne peuvent pas être laissés à la discrétion d’un seul parti, même s'il s'agit de celui au pouvoir. « Le RHDP n’a plus la force ni la crédibilité nécessaires pour nous imposer quoi que ce soit », a-t-il déclaré, plaidant pour des élections transparentes et un dialogue national inclusif. Critiquant la Commission électorale indépendante (CEI) et son président Coulibaly-Kuibiert, qu’il accuse de partialité en faveur du pouvoir, Pickass a dénoncé la durée insuffisante de la révision de la liste électorale. Il a également appelé à une réforme de la CEI pour garantir des élections libres et équitables. Mobilisation des jeunes et avenir de la Côte d'Ivoire Damana Pickass a enfin exhorté les militants d’Abidjan, qui représentent la moitié de l’électorat national, à se mobiliser massivement pour que Laurent Gbagbo puisse être candidat en 2025. Il a particulièrement insisté sur l’engagement des jeunes, qui sont majoritaires, les incitant à inscrire les nouveaux électeurs sur les listes électorales. « La politique se fait sur le terrain », a-t-il rappelé, soulignant que malgré les divergences avec la CEI actuelle, l’heure est à la mobilisation et à la détermination. « Mobilisez-vous, car il n’y a plus de temps à perdre. Nous devons enrôler les nouveaux majeurs, même si nous contestons la CEI actuelle. Allez dans les quartiers, cherchez les nouveaux majeurs et inscrivez-les sur la liste électorale », a conclu Damana Adia Pickass. Envoyé spécial à Marcory (Serge Koffi)