Les fondements idéologiques de la vision politique de Laurent GBAGBO s’inscrit d’emblée dans l’histoire des idées politiques qui ont marqué le monde depuis le 19è siècle. Globalement, on peut identifier quatre concepts clés qui fondent la démarche politique et idéologique du leader du PPA-CI : les concepts de la gauche progressiste, du socialisme démocratique, de la souveraineté nationale et du panafricanisme. J’ai la charge d’expliquer les deux premiers concepts fondamentaux. 𝗜 – 𝗗𝗨 𝗖𝗢𝗡𝗖𝗘𝗣𝗧 𝗗𝗘 𝗟𝗔 𝗚𝗔𝗨𝗖𝗛𝗘 𝗣𝗥𝗢𝗚𝗥𝗘𝗦𝗦𝗜𝗦𝗧𝗘 : Sur l’échiquier politique ivoirien, notre leader Laurent GBAGBO est le défenseur des valeurs de la gauche progressiste contre les valeurs de la droite conservatrice. Qu’est-ce à dire ? Il faut rappeler que c’est pendant la révolution française de 1789 que les notions de droite et gauche sont apparues en politique : dans l’assemblée constituante réunie à cette occasion, les conservateurs qui tenaient à maintenir l’ancien régime monarchiste, se sont assis à droite tandis que les progressistes qui exigeaient un changement de régime pour instituer un nouveau régime républicain plus démocratique, se sont installés à gauche. C’est dans ce contexte historique qu’est né l’antagonisme droite/gauche qui caractérise le positionnement idéologique des partis et groupements politiques. Ainsi on peut dire qu’en Côte d’Ivoire, le PDCI-RDA qui voulait maintenir le régime de parti unique et demeurer dans le pacte néocolonial avec la France, est un parti conservateur de droite. En revanche, le FPI de Laurent GBAGBO qui réclamait en 1990, la restauration du multipartisme et de la démocratie, doit être considéré comme un parti de la gauche progressiste. Mais l’antagonisme droite/gauche ne constitue pas à lui seul le fondement idéologique qui justifierait le combat politique de Laurent GBAGBO et de son parti. 𝗜𝗜 - 𝗗𝗨 𝗖𝗢𝗡𝗖𝗘𝗣𝗧 𝗗𝗨 𝗦𝗢𝗖𝗜𝗔𝗟𝗜𝗦𝗠𝗘 : Le leader du PPA-CI apparait aujourd’hui en Côte d’Ivoire comme le continuateur incontesté de l’héritage des révolutions qui ont marqué l’histoire des idées politiques à partir du milieu du 19è siècle. En effet, après la révolution bourgeoise de 1789, de grands bouleversements sociopolitiques se sont opérés en Europe en 1848, à la fois sous l’impact du développement industriel et sous l’impulsion des nouvelles idées de Karl Marx et Friedrich Engels. En effet, face à la montée du capitalisme qui aggravait l’exploitation des travailleurs ouvriers, les deux penseurs ont produit une vaste critique de l’économie politique de leur époque : dénonçant la dégradation de la condition des travailleurs, ils ont appelé la classe ouvrière à la révolution pour instaurer un nouvel ordre politique qualifié de socialisme. Issu de la pensée de Karl Marx et de son ami Engels, ce concept de la révolution socialiste contre le capitalisme trouve un écho détonnant en Europe et se propage partout ailleurs dans le monde. En France, la victoire de la classe ouvrière contraint le gouvernement provisoire à proclamer la république, le 25 février 1848, sur la base des valeurs de « Liberté, Egalité et Fraternité ». Mais contrairement aux prévisions de Marx, le mouvement ouvrier ne parvient pas à ébranler le capitalisme. Les révolutionnaires se tournent donc vers des revendications à caractère démocratique : l’instauration du suffrage universel, le respect des libertés publiques et l’amélioration de la condition des travailleurs. On observe dès lors que les courants socialistes européens se querellent à propos des concepts de la démocratie et de l’Etat : faut-il détruire la démocratie libérale et son concept de l’Etat bourgeois ou faut-il chercher simplement à les réformer ? Cette dispute a mis en relief les deux principales options du socialisme : le socialisme révolutionnaire et le socialisme démocratique ! Les adeptes du socialisme démocratique considèrent que l’Etat, en adoptant le suffrage universel, devient l’instrument de la démocratisation et de la transformation sociale. Il n’a donc plus vocation à dépérir et à disparaitre comme le prévoyait la théorie marxiste, mais à se libérer de son contenu de classe. Le socialisme démocratique cesse de se penser comme le parti du prolétariat ; il devient un vaste parti populaire, comprenant les classes moyennes en alliance avec les syndicats des travailleurs. En France, de 1936 à 1939, s’est constituée autour de la SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière), une coalition des principaux courants de gauche, dénommée Front Populaire qui a été l’une des références historiques de notre leader. Après la révolution soviétique et la construction du mur de Berlin en Europe, la guerre froide a accentué l’abandon progressif de la posture révolutionnaire chez les socialistes occidentaux au profit du socialisme démocratique qui s’est généralisée : les sociaux-démocrates, malgré leurs nuances selon les pays, ont adopté une ligne réformiste qui n’ambitionne plus de contester le capitalisme, mais d’en corriger les dysfonctionnements et les inégalités sociales. En Chine, après la mort de Mao Zedong, figure historique de la révolution chinoise, son successeur Deng Xiaoping, ayant tiré les leçons de l’échec de la « révolution culturelle prolétarienne », a réajusté la ligne idéologique du Parti communiste chinois en mettant en œuvre un plan ambitieux de réformes économiques et sociales d’inspiration libérale. En définitive, l’héritage reçu de cette évolution des courants socialistes en Europe, en Chine, en Afrique et ailleurs dans le monde, constitue pour Laurent GBAGBO, une référence historique et idéologique indéniable. Pour l’essentiel, le socialisme démocratique représente, en effet, l’un des fondements idéologiques du combat politique du leader du PPA-CI. 𝗜𝗜𝗜 – 𝗗𝗨 𝗖𝗛𝗢𝗜𝗫 𝗗𝗘𝗦 𝗠𝗢𝗗𝗘𝗦 𝗗𝗘 𝗚𝗢𝗨𝗩𝗘𝗥𝗡𝗔𝗡𝗖𝗘 : Sur le plan idéologique, Laurent GBAGBO, faut-il le rappeler, a fait d’emblée le choix du socialisme démocratique. Pour Laurent GBAGBO, « il n’y a de socialisme que démocratique ». Ce choix idéologique est aussi celui d’un mode de gouvernance politique qui s’oppose à tout régime de parti unique, à tout mode de gouvernance dictatorial ou autocratique. Partant de là il convient de rejeter a priori toute forme d’exploitation des peuples comme tout système de domination impérialiste des nations. Notre postulat est clair : tout autoritarisme de droite ou de gauche, tout système d’aliénation de notre souveraineté est inacceptable. Il en va ainsi des régimes non démocratiques qui ont eu cours, d’une part en Côte d’Ivoire de 1962 à 1990, au Togo de 1963 à 1990 et d’autre part, en Guinée-Conakry de 1958 à 1984, en République Populaire du Bénin de 1977 à 1990. Cette vision, Laurent GBAGBO l’a indiquée dès le départ dans son ouvrage « Côte d’Ivoire, pour une alternative démocratique » publié en 1983. C’est donc en parfaite cohésion avec son leader historique, que notre parti réitère clairement son slogan, mainte fois proclamé, de la transition pacifique à la démocratie. Selon la ligne politique de son leader, notre parti doit constamment « agir pour les libertés ». Au demeurant, Laurent GBAGBO récuse, a priori, les modes de gouvernance armée, issus de coups d’Etat militaires ou de mouvements de rébellion armées. Cela signifie que Laurent GBAGBO est résolument engagé pour une démocratie pluraliste et disputée, qui privilégie la dévolution du pouvoir par les urnes, par le suffrage du peuple qui demeure le souverain primaire. En conséquence, notre parti est pour un ordre constitutionnel fondé sur un Etat de droit républicain, démocratique, laïc et social : par l’Etat républicain, le PPA-CI entend réaffirmer, bien au-delà de la forme de gouvernement, le principe de l’universalité et de l’indivisibilité de l’Etat ; il s’agit de consacrer la vocation de l’Etat à agir avec impartialité, à garantir l’unité et la souveraineté nationales contre toute velléité de domination, à l’intérieur ou de l’extérieur. L’Etat de droit constitue le socle sur lequel peuvent éclore les libertés et prospérer les droits fondamentaux du citoyen. Il s’agit d’investir l’Etat dans le rôle de protecteur des gouvernés contre l’arbitraire des gouvernants. En tant que socialiste, Laurent GBAGBO entend aussi insérer dans notre ordre politique, le principe de l’Etat social à l’effet de lutter contre les inégalités dans la répartition des richesses et de garantir la justice sociale par la satisfaction des besoins vitaux de chaque citoyen. Enfin notre parti engage l’Etat ainsi défini à se montrer plus que jamais respectueux de la laïcité : il doit garantir la liberté des cultes et se mettre à équidistance des ordres religieux tout en recommandant à leurs guides de s’abstenir de toute interférence dans la sphère de compétence exclusive du pouvoir civil. C’est par cet ordonnancement politique et institutionnel que le leader de notre parti envisage de refonder en Côte d’Ivoire, conformément à sa vision idéologique, une grande nation de civilisation africaine, souveraine, démocratique et socialiste. 𝗟𝗲 𝗠𝗶𝗻𝗶𝘀𝘁𝗿𝗲 𝗱’𝗘𝘁𝗮𝘁 𝗠𝗼𝗶̈𝘀𝗲 𝗟𝗶𝗱𝗮 𝗞𝗼𝘂𝗮𝘀𝘀𝗶 𝗠𝗲𝗺𝗯𝗿𝗲 𝗱𝘂 𝗖𝗼𝗻𝘀𝗲𝗶𝗹 𝗦𝘁𝗿𝗮𝘁𝗲́𝗴𝗶𝗾𝘂𝗲 𝗲𝘁 𝗣𝗼𝗹𝗶𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲 𝗱𝘂 𝗣𝗣𝗔-𝗖𝗜 𝗦𝗘𝗥𝗩𝗜𝗖𝗘 𝗖𝗢𝗠𝗠𝗨𝗡𝗜𝗖𝗔𝗧𝗜𝗢𝗡 𝗣𝗣𝗔-𝗖𝗜
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